Quel est votre opinion sur l'intégration des nés moldus et des sangs mêlés à Poudlard ?
   Inférieurs, c’est ce que tu as toujours entendu de la bouche de tes ainés. La magie ne coule pas dans leur veine depuis aussi longtemps que dans les vôtres, ils ne pourront jamais la comprendre comme vous le faites. Mais elle est tout de même présente, certainement pour une raison tu imagines. Et si tu refuses de les voir liés à toi, ou ta famille de quelque façon que ce soit, tu ne peux nier que dans les rangs de l’armée, ils ont une certaine utilité. Alors pourquoi ne pas leur instruire correctement la magie, tant qu’ils respectent leur place d’être inférieurs.
   

« C'est quoi ça ? » C'est la voix du plus jeune de tes grands frères qui s'élève dans la pièce, déclenchant les rires des deux plus grands et décrochant un sourire attendrit de la part de ta mère. « Elle, Oisin, c'est ta petite sœur, Alannah. » Elle répond en lui montrant le bébé qu'elle tient dans ses bras. Toi tu as les yeux fermés, complètement endormie, après avoir passé les quelques longues minutes qui ont suivi ta mise au monde à crier à plein poumon et pas dérangée le moins du monde par tout le bruit autour de toi. « Et ça sert à quoi une petite sœur ? » « À faire parler les grands frères. » C'est le plus âgé de tes frères qui répond cette fois. T'es la troisième qu'il voit naitre, il commence à savoir ce que c'est qu'un bébé.

Tu dévales les escaliers comme une folle, tu passes comme une tornade dans les couloirs. Tournes à droite, à gauche, encore à gauche, tu voles presque au-dessus d'un autre escalier. Tu cours aussi vite que tu peux, tu as le cœur qui s'affole et la respiration courte. Les couloirs de ce château te semblent interminables. Tu vois la silhouette de ton frère devant toi, mais du haut de tes quatre ans, tes petites jambes t'empêchent de le rattraper. « Oisin ! Attends-moi ! » Tu hurles. Il ne t'attend pas, il ne fait même pas mine de t'entendre. Alors c'est toi qui t'arrêtes d'un coup. Tu te mets à pleurer, fort, très fort. Et il s'arrête enfin, il se retourne et vient vers toi. T'attends qu'il soit à ton niveau pour te remettre à courir, le devançant cette fois. Tu reprends ta course folle à travers le château, ton frère à tes trousses, avant de voir la raison pour laquelle vous vous êtes mis à courir comme une bande de sauvages. « Conall ! » Tu cries une nouvelle fois en te jetant dans les bras de ton grand frère et tu fais un grand sourire innocent à celui qui arrive cinq secondes après toi. Tu as beau être la petite dernière, et aussi la seule fille, tu refuses de te laisser marcher dessus par tes frères. « T'as triché ! » Tu lui tires la langue. « Pas du tout. » Tu réponds, sans une once de crédibilité dans ta voix. Elles ne durent jamais longtemps vos chamailleries, surtout lorsque votre ainé revient de Barra, vous avez beaucoup trop de choses à lui demander pour perdre du temps à vous disputer. Conall c'est ton idole, ton modèle, tu veux devenir comme lui plus tard. Le seul problème c'est que tu as une peur monstre du feu et qu'avec des dragons, du feu il y en a beaucoup. Même tes parents ne voient pas d'inconvénient à t'envoyer dans l'armée, après tout, tu es loin d'être celle qui héritera du duché, c'est le rôle de Desmond ça. Des deux autres si le pire arrive. Mais toi tu peux faire ce que tu veux. Et tu veux faire comme ton grand frère.

Tu viens de fêter tes six ans, tu n'as pas beaucoup grandi, tes jambes sont toujours aussi courtes et tu dois toujours user de stratagèmes pour gagner à la course contre ton frère. Tu commences presque à désespérer d'être aussi petite. Mais tu as aussi découvert la plus belle chose au monde. Voler. C'était le cadeau de ton père cette année, de te faire voler, sur un vrai balai. Tu as pu côtoyer les nuages, voler avec les oiseaux, installée devant ton père, le vent te fouettant le visage. Tu as pu voir le monde de tout en haut, tu ne t'es jamais sentie aussi grande, tout te semblait ridiculement petit en bas, magnifique aussi de voir les étendues de plaines verdoyantes en dessous de toi. C'était magique, le sentiment d'être invincible, d'être capable de réaliser l'impossible, tu ne l'oublieras jamais. Tu n'as qu'une envie, c'est de recommencer, de remonter sur un balai et de t'envoler, toute seule cette fois. Tu voudrais pouvoir passer ta vie dans les airs, tu ne t'es jamais sentie aussi bien que là-haut.

Le vent te fouette le visage, tes oreilles sifflent, tu n'entends rien d'autre que le bruit des ailes qui battent régulièrement l'air autour de toi. Tu ne peux pas défaire le sourire qui orne ton visage. Elle t'a accepté, elle t'a laissé la dompter et vous voilà à vous envoler au-dessus des forêts d'Ecosse. Quatre que tu as rejoint le camp d'entrainement, que tu suis attentivement les enseignements, que tu te démènes pour être la meilleure, pour être à la hauteur et tu as enfin gagné le respect de l'hippogriffe. Lorsque tu reposes le pied à terre ce n'est pas pour te reposer, tu le refuses, tu n'as pas le temps pour cela, tu retournes t'exercer à manier l'épée et à perfectionner tes enchantements. Si tu n'as pu prétendre au titre de dragonnier comme ton ainé avant toi, tu as pour désires un jour être le grand maitre des thaumaturges et tu ne laisseras rien t'empêcher de réaliser ce rêve.

« Il est sublime. » La voix de ton père te sort de tes pensées. Trop occupée à chercher le meilleur sortilège pour ensorceler le morceau de bois qui se trouve devant toi tu ne l'as pas entendu entrer dans la pièce. « Merci, il sera bientôt fini. » Tu assures. Enfin tu l'espères qu'il sera prêt lorsque tu devras te laisser tomber dans le vide assise sur ton balai. Tu espères que tu auras correctement réussi à l'enchanter pour qu'il te porte dans les airs et que tu ne t'écrases pas dans l'océan bordant les falaises. « Nous aurons quelque chose à t'annoncer après ton initiation. » Et par Merlin tu aurais surement préféré que ton balai ne soit pas capable de voler. Car si tu es revenue victorieuse de ton épreuve, applaudit par tes frères et enchanté de voir la fierté dans leurs yeux, c'est misérable que tu es allé te coucher après avoir appris que l'on avait trouvé l'homme que tu devras épouser un jour.

Tu le regardes tomber et tu ne retiens pas le hurlement qui s'échappe de tes lèvres. Tu ne sens pas les larmes qui dévalent tes joues alors que tu pousses Belladonna au galop vers la carcasse du dragon, ta lame transperçant quiconque se trouvant entre toi et le ton frère. Tu le pensais invincible, immortel, c'est pourtant bien son corps qui git à tes pieds, tué par votre ennemi. Vous avez gagné la bataille ce jour-là, mais toi tu as perdu une partie de ton cœur. La pluie ne cesse de tomber, il semble que même les dieux aient décidé de montrer leur peine aujourd'hui et tu ne sais plus si ce sont tes larmes ou la pluie qui coulent sur ton visage. Tu regardes ta mère éclater elle aussi en sanglots lorsque la dépouille de Conall est déposée dans la tombe et tu pars. Tu cours, vite, tes jambes ne sont plus aussi courtes maintenant, tu vas chercher ton balai et tu t'envoles. Tu voles haut, au-delà des nuages pour oublier qu'il est parti et qu'il ne reviendra pas.
   

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Pauvre bichette à la fin Ton histoire fut très agréable, je te souhaite la bienvenue également

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