Il ne pouvait en constance se soustraire à son rôle de Duc de Chester, sachant que son père était blessé, ne quittant que rarement leur domaine ou sinon pour se rendre à Barra y rencontrer ses anciens frères d'armes. Il était devenu un homme renfermé et taciturne, le pouvoir étant accordé à la grand-mère de Godric qui savait être plus enragée qu'une lionne. Une femme au visage marqué par le temps, qui savait comment se faire aimer et craindre des hommes qui vivaient sur leurs terres. Les Gryffondors n'étaient pas riches, se trouvant être des soldats au service de la couronne, mais leur duché était fertile, permettant de faire vivre plusieurs villages et quelques personnes de la petite noblesse qui avaient à coeur de forger les armes, et d'aider à l'effort de guerre.
Il avait grandit dans l'amour de son pays, plus que de son seul roi. Il pourrait bien en servir plusieurs, la couronne se perdant aussi rapidement qu'une bataille, les alliances et les trahisons se forgeant plus rapidement qu'une lame de Gobelin. Il savait se méfier des hommes, mais avait mis son nom et son honneur au service de son pays. Et voila qu'il apprenait qu'il était pressenti pour prendre la suivre de son Général, devenant peut être un jour Chef des dragonniers. Un Pendragon, devant abandonner son nom pour ce nouveau titre - il ignorait s'il en était digne. Il ignorait s'il était encore assez fort pour cela.

Il avait prit la décision de rentrer chez son père quelques temps, y allant à cheval plutôt qu'à Dragon, laissant Cyna se charger de Poudlard et de sa protection pour ces trois jours d'absence. Il avait besoin de cela - de faire le temps d'être loin de chez lui, parcourant les chemins anglais qu'il connaissait si bien, caché sous une robe de sorcier qui camouflait son visage. Il ne voulait pas être Sir, il ne voulait pas être Général. Mais d'un bruit de rixe lui fit relever la tête, vidant son esprit de toute réflexion. D'un coup de talon il fit partir son cheval au galop - ignorant les ailes que l'animal pouvait déployer pour s'envoler à tout moment. Il galopa à grand vent, pour arriver sur les lieux d'où quelques brigands avaient attaqués deux sorciers sur le chemin. Il ne fallut qu'une seconde à Godric pour reconnaitre le visage familier - bien qu'enfantin dans son souvenir - de l'un des héritiers Andas, au moment où celui-ci reçut un coup d'épée dans la poitrine. Grognant, le dragonnier chercha le pommeau de Flamboyante pour la faire briller de sorcellerie enflammée. D'un mouvement il lança un sortilège vers les brigands pour les prendre par surprise, lançant son cheval qui l'élança dans la bataille pour trancher la gorge à l'un, enfoncer sa lame dans la poitrine de l'autre. « Vous feriez mieux de disparaitre, Messieurs, avant que de ma lame je vous coupe la tête. Et que jamais plus vous n'ayez la hardiesse d'attaquer quiconque sur ces chemins. » Mais alors qu'ils firent demi-tour, d'un sortilège il les brûla, les entendant hurler avec une satisfaction qui lui fit bondir le coeur.

Il descendit de monture, pour s'élancer vers son ancien protégé - toujours la capuche sur le visage. « Vous êtes blessé, Sir Andas. Est-ce ainsi que l'on vous a apprit à combattre ? En laissant votre flanc sans protection ? » Demanda-t-il avec hargne alors qu'il déchira un bout de sa propre chemise pour appuyer sur la blessure. « Duc Andas ? » Il se tourna vers Francis, l'héritier se tenant sur le côté. « Auriez-vous l'obligeance de me sortir ma baguette se trouvant à ma ceinture ? Fort heureusement quelques amies m'ont appris des sortilèges de soin. »

L'odeur de sang, de brûlure, de sueur lui étaient familiers. Il revenait des années en arrière, à combattre des brigands sur les routes, des vikings sur les côtes, le visage barré par les cicatrices, et le sang de ses ennemis, l'armure parsemée des cendres de son dragon. Il ne se trouvait rien qu'il aimait plus que la sensation de pouvoir tuer un homme, de recevoir sa vie entre ses doigts, d'avoir ce pouvoir parfaitement injuste et cruel de pouvoir tuer. D'annihiler l'existence de ses ennemis en une seconde, un coup d'épée, un sortilège dans leur regard se voila de chaos.  
Et parfois il se trouvait des blessés, des êtres qu'il avait dans le palpitant, qui tombaient au combat avec toute autant d'injustice. Il s'était retrouvé avec le corps de son père brisé, l'ayant sauvé in extremis. Son frère n'avait pas eut la même chance. Henry survivrait lui.  « C’est ma faute Duc Godric, Henri a prit un coup à ma place, sans se préoccuper de lui » « Fallait… que je te protège… C’est mon rôle. » Il secoua la tête, demandant plutôt au Duc de lui donner sa baguette pour se concentrer sur sa tâche plutôt que sur la dispute entre les deux frères. « Restez calme Henry. » Exigea-t-il avec plus d'autorité lorsque le soldat fit un mouvement pour se redresser. Il le poussa sur le sol, ôtant ses habits pour dévoiler sa blessure.  

L'odeur de sang lui chatouilla les narines, et il put constater la profondeur de la plaie. Rien qui ne soit rassurante - vraiment. Mais il se mit au travail, ôtant la chemise maculée de sang pour la mettre à l'air libre. « … Je… vous réclame une nouvelle séance d’entraînement… Sir… Sir Godric…Cela ne… sera pas de trop… » «  Henri ? Tu pourrais te la boucler et garder tes forces ?! » La réponse en grecque l'étonna, et il se tourna vers Francis Andas pour lui lancer un regard foudroyant - « Apprenez à ravaler vos émotions, Duc Andas, et ne m'obligez pas à vous éloigner de votre frère. » Dit-il sans pouvoir contenir la froideur de sa voix, ou de son regard. Il se tourna à nouveau vers Henry - prenant sa baguette pour lancer quelques mots latins qu'Helga lui avait enseigné. « Claudendo Vulneribus » Chantonnait-il doucement, voyant les chaires se refermer, se concentrant pour préserver son sortilège en place. Il ne savait pas contrôler sa baguette ou les sortilèges de soin - il sentant la terre sous lui, le souffle du vent, fermant les yeux pour se raccrocher à ces sensations, à cette magie qui l'entourait et le rendait plus calme. « Que faisiez-vous tous les deux sur ces chemins ? » Demanda-t-il finalement en reprenant contenance.

(oui : les plaies sont parfaitement refermées
non : les plaies sont fermées en partie, mais il est nécessaire d'utiliser de l'onguent et de ramener Henry au château)

Il avait beau être un homme réfléchit, la majorité du temps, Godric avait aussi bien trop de mal à se concentrer pour pouvoir parfaire un sortilège de soin comme Helga le faisait. De toute évidence. Il essayant pourtant, mais son esprit restait alerte à tout ce qui les entourait, craignant qu'à tout instant, un nouveau groupe de renégats ne viennent les trouver. Il ne pouvait pas risquer que cela arrive alors qu'il avait un homme blessé, et un autre paniqué à ses côtés. Seul il ne valait pas grand chose, et il avait voyagé sans Cyna - ce qui était toujours une erreur, mais la dragonne protégeait Poudlard en son absence, et il préférait les choses ainsi.
Alors il devait se débrouiller avec ce qu'il possédait et en l'occurence il était frustré de ne pouvoir faire mieux. « C’est encore une fois ma faute. Je voulais profiter d’une après-midi loin de chez nous en compagnie d’Henri… » « Inutile de vous fustiger pour le moment, et votre frère sait mieux qu'à baisser sa garde de la sorte durant un combat. » Dit-il entre ses dents serrées, jetant un regard glacial vers le frère en question. Il gardait cependant un souvenir d'Henry bien mieux entrainé que cela. Il était appliqué, et loyal - il ne manquait ni de technique, ni de courage, et il aurait sans doute fait un grand soldat - sauf qu'il mourut stupidement dans une rixe en pleine forêt. « Est-ce qu’Henri est transportable ? » « Ça va… Je peux marcher je sens plus rien. » Dit le fameux "Henry" en essayant de se relever, bien que l'action n'était guère réconfortante compte tenu de son état.

Godric le laissa cependant faire, accompagnant le mouvement en le tenant par le bras avec toute la force dont il était capable. « Nous n'avons pas le choix de toute façon. Nous devons retourner sur vos terres. Avez-vous des chevaux ? » demanda-t-il en se tournant pour récupérer sa propre monture restée plus loin près des arbres. Mais la jument était une habituée des combats - ayant fréquentée les duels de nombreuses fois. Elle faisait partie des créatures qui se tenait dans les écuries des Gryffondors après tout. « Peut-être devriez-vous monter sur mon cheval, pour économiser vos forces. Et m'expliquer comment vous avez pu vous battre de la sorte ? »

Il n'avait nul temps à perdre, alors que la blessure n'était guère parfaitement soignée, et qu'il devait s'assurer de ne pas perdre l'un de ses plus brillants soldats. Il manquait de se souvenir de tous les êtres qui passaient entre ses mains, mais Henry avait ce regard et cette passion unique qui l'avait marqué. Bien qu'il n'eut pas porté les couleurs de sa maison. Il ne pouvait - de toute évidence - point laisser mourir un homme sous sa supervision, et le faisant monter sur sa jument il s'assura de faire marcher rapidement l'animal tout en le gardant sur son dos tout le long du voyage. « Je pense que nos habits de nobles ont attiré ces déserteurs. Vous avez sauvé Henri Duc Godric, les Andas ont une dette envers vous. J’ai une vraie dette envers vous. » Il se tourna vers Francis Andas et lui offrit un sourire qu'il espérait chaleureux. « Sir Henry était l'un de mes meilleurs éléments à Poudlard, et je ne peux guère le laisser ainsi sans tout faire pour le sauver. » Dit-il avec sincérité, marchant aussi vite qu'il le pouvait.

« Ce doit être la chance qui vous a fait venir par ici. » La chance, ou les dieux, il usait de divers termes pour la même idée mais il ne pouvait le nier. Il était arrivé au moment opportun pour sauver les deux frères - ou l'espérait-il du moins. « Je rentrais à Poudlard après quelques affaires dans le duché de Chester. Le hasard ou la chance, qu'importe, vous en avez eut en effet. » Dit-il, continuant de converser de la sorte jusqu'à ce qu'ils rejoignent le château. « Faites le monter dans sa chambre, qu'il soit changé et couvert. Je vais chercher de quoi faire de l'onguent en cuisine. » Fort heureusement, il avait assez été sur les champs de bataille pour connaitre quelques plantes médicinales qui se trouvaient presque partout. Dans le jardin des Andas il en trouva de quoi faire cicatriser rapidement la plaie.

Il mit une heure à préparer l'onguent, avant de rejoindre la chambre et de s'assoir près de son ancien élève. « Pouvez-vous m'entendre Henry ? » demanda-t-il finalement en passant la pommade sur la plaie.

Ils se trouvaient seuls à présent, Godric passant l'onguent sur la blessure de son ancien étudiant. Il y mettait tout la tendresse dont il était capable - pas qu'il soit connu pour être parfaitement tendre, appuyant sans doute trop sur la blessure, ses doigts n'ayant pas l'agilité ou la douceur d'Helga ou Rowena. Il mit l'onguent sur l'ensemble de la blessure, appelant le jeune homme pour être certain qu'il n'était pas en train de le perdre définitivement. Il doutait que la blessure soit mortelle - mais n'avait pas été assez doué pour la refermer d'une formule et se sentait à présent responsable du sort de Henri.
Les flashs de la mort de son frère le tenaient tendu et peut être agressifs. L'angoisse enflamma ses veines, et il sut qu'il ne pourrait ressortir de la chambre sans que le jeune homme ne soit capable de se lever seul à nouveau. « Oui. Je crois que mes carrés d’herbes vous ont beaucoup plus… » « Est-ce vous qui avait planté tout cela ? » demanda-t-il par curiosité, et pour être certain de garder l'attention et l'éveil d'Henri. Rassuré de pouvoir tenir une conversation avec lui, il termina de poser la pommade et se tourna pour le voir tenter de se redresser - l'empêcha d'une main sur l'épaule. « Francis… Il va bien ? Il n’est pas blessé ? Et vous ? Pas de blessure ? » « Tâchez de vous calmer. Votre frère et moi allons bien n'ayez crainte. » Dit-il avec autorité bien qu'il ne pouvait cacher un brin de tendresse. La loyauté de Henri envers les siens était touchante - et il se retrouvait aisément en lui. Ou retrouvait plutôt son cadet perdu, pas qu'il oserait en parler cependant. « Vous devriez dormir un peu, l'onguent va faire effet mais vous devez garder le lit quelques heures au moins. Je n'escompte aller nul part alors n'entendez pas quitter cette chambre et reposez-vous. »

Il ne bougeait pas de son poste, regardant le corps brisé et endormi d'Henri. Il resta silencieux, remarquant à peine les allers et venus de sa famille qui voulait des nouvelles. Il en donna, d'une voix blanche. L'esprit ailleurs, occupé à donner du sens aux mots d'Henri. « Et après… on s’étonne que vous soyez le meilleur instructeur de toute l’armée… Et le plus apprécié… Un modèle pour tous. » Il en était étonné, en réalité, et n'entendait pas être ainsi apprécié de ses hommes. Il n'avait pas assez de prétention - sans doute parce qu'il avait pour modèle des êtres comme Caddaric qui était un homme aussi charismatique que fort. Pas de ceux qui avaient été mis à terre par une blessure pour ne jamais s'en relever. Godric devait sans doute faire bonne figure mais il était bien plus faible et vulnérable qu'il donnait à voir au reste du monde.
Il ignorait même pourquoi il refusait de quitter la chambre d'Henri, se trouvant rapidement idiot. Il lui faudrait sans doute une bonne excuse et quand son ancien élève s'éveilla il lui offrit un sourire presque fraternelle et opina. « Vous sentez-vous mieux Henri ? » demanda-t-il d'une voix calme - aussi calme qu'il pouvait y arriver. « Je ne souhaitas pas partir sans avoir quelques mots avec vous. Mais je vais devoir reprendre la route bientôt avec que mes amis ne s'inquiètent à Poudlard, et n'envoient des dragonniers en formation à ma recherche. »

Henri était de ces étudiants qu'il avait pris en affection. Il était un homme bon, doué et généreux. Il portait les mêmes valeurs et la même loyauté à sa famille que Godric, et sans doute était-ce pour cette raison que le Duc l'appréciait autant. Il mettait souvent un point d'honneur à tenir une distance entre lui et ses étudiants, mais il était incapable de partir sans être assuré qu'Henri allait bien. Il l'espérait - il était bien trop jeune pour sortir amoché d'une mauvaise risk. Et Godric le voulait bien portant, grandissant encore pour faire ses preuves et montrer comme il était un dragonnier valeureux.
Il fondait de grands espoirs en Henri, bien qu'il ne le disait guère en ces termes. Et quand il le vit se réveiller il lâcha un soupire d'apaisement. « Bien mieux Duc Godric. Je ne vous remercierais jamais assez pour ce que vous venez de faire. » « Nul besoin. » Dit-il en souriant à son étudiant, avant d'admettre qu'il voulait s'assurer qu'il aille bien, mais ne pouvait pas s'attarder bien trop. Il savait que Salazar s'inquiéterait bien assez vite. « Fafnir n’apprécierait pas de voir d’autres dragons sur ses terres. Elle est légèrement jalouse. Mais je vous remercie d’être resté… Je n’oublierais pas ce que vous avez fait pour moi. Si vous souhaitez prendre quelques plantes… Servez-vous, j’ai essayé de trouver et rassembler le plus possible de plantes. Mêmes quelques-unes très rares… Et certaines de France. Vous en trouverez sans aucun doute des utile pour vous. »  « Avec plaisir - Salazar trouverait sans doute quelques potions à concocter avec ces plantes, et il en pousse peu sur nos terres. » Admit-il. « Vous n'êtes guère obligé cependant. Je suis heureux de savoir que vous allez bien. » Rajouta-t-il avec un sourire simple sur le visage. « Peut-être ne devrais-je pas vous déranger plus. J'en profite pour vous conviez vous et votre frère au dix ans de l'école dans dix jours. »

Dix années déjà qu'il était rentré de la guerre pour monter l'école avec ses plus proches amis. Il n'aurait pu espérer mieux - Poudlard avait à présent une renommée certaine dans les contrés d'Angleterre et il y avait vu passé des Lord, des Ducs, des Comtes. Il espérait que tous pourrait se déplacer pour la petite soirée qu'ils organisaient, et il n'aurait pas pu passer à côté de l'occasion d'inviter Henri. Il recevra sans doute une lettre officielle mais au moins Godric pouvait lui affirmer qu'il le voulait là-bas lui-même. Il tenait à ce gamin, bien qu'il mettait toujours une certaine distance avec ses étudiants. « Avec plaisir ! Arsène sera heureux de découvrir le palais… Et nous en profiterons pour voir nos sœurs. Je vous promets d’être en forme pour profiter de la soirée…Merci Duc Godric. » « C'est une joie. » dit-il pour réponse avant de se lever de sa place, décidant qu'il était temps pour lui de s'effacer et de laisser Henri se reposer. Après tout, il en avait bien besoin. « Je m'en vais vous laisser vous reposer. Remettez-vous bien de vos blessures, Henri, car vous devrez danser à notre soirée. » Dit-il en posant une main fraternelle sur son épaule avant de faire marche arrière, et de sortir de la pièce - passant au jardin se faire découper quelques plantes avant de reprendre la route pour l'école.