L'angoisse n'était pas de ces émotions qui flottaient longtemps dans son palpitant, lui étreignant la poitrine pour l'empêcher de bien respirer, et le gardant éveiller toute la nuit durant. Il se laissait rarement aller à ses émotions, se tenant plutôt avec fierté sur le sommet du monde, en pensant sincèrement en être l'un des possesseurs et maitre. Il était de ces noms respectés et apprécié dans le monde magique, fondateur de la première école de magie, et dragonnier - bien que sa dragonne et lui se tenaient loin des champs de bataille depuis la blessure qui les avaient laissé à l'agonie. Qu'importe, il se pensait réellement bien trop fort et courageux pour devoir angoisser de choses triviales. Mais il se trouvait bien des faiblesses qui tordaient le coeur de Godric et parfois le priver de sommeil et de moment de calme.
Abhainn était sa fiancée, officiellement, leur union ayant été approuvée par leur parent, et devant prendre lieu rapidement. Dans l'année - sans doute, il doutait de réussir à éloigner plus encore la date de ce mariage. C'est pourquoi il avait proposé à sa fiancé de le retrouver à Poudlard afin d'y donner des cours, et de goûter à la liberté qu'elle espérait tant avoir pour elle. Alors il l'attendait. Il l'avait attendu pour l'introduire aux étudiants lors de la rentrée, se tenant sur le bord des remparts en espérant reconnaitre le drapeau des MacFusty sur l'une des calèches qui avaient pu entrer dans le domaine du château. Mais rien - elle n'était pas apparut, et cela faisait deux jours qu'il se tenait sur ce poste, demande aux gardes de lui faire un rapport et de le rassurer - elle devait être quelque part après tout. Il avait reçut une lettre du père d'Abhainn pour lui assurer la venue de sa famille - et il ne pouvait croire qu'il lui était arrivé quelque chose de grave entre Barra et Poudlard.

Le matin du troisième jour, il quitta rapidement la Chambre des secrets où il avait prit ses aises avec Salazar, sachant que leur temps ensemble ne serait plus si évident à avoir une fois sa fiancée dans les parages. Il monta sur les remparts, et n'eut pas beaucoup à attendre avant que l'ombre immense de Cyna ne lui cache les raisons du soleil. La dragonne hurla avant de fondre dans la forêt, son écaille vibrant par la rage qui l'avait éprise. Il attendit - elle n'était pas longue à revenir avec sa proie, ou à la griller, faisant briller les flammes au-delà de la cime des arbres. Mais rien - cette fois tout restait incroyablement calme, et en une demi-heure il perdait patience, la peur l'ayant pris une fois encore. « Fermez la grande porte, que personne ne rentre avant que je ne revienne. » Demanda-t-il avant de transplaner dans une clairière qu'il connaissait bien, traversant les arbres à la recherche de sa dragonne, l'épée bien en place à son côté, et la baguette de l'autre.

C'est alors qu'il atteignit le lac de Poudlard, trouvant ici Cyna sur le dos, qui grognait de contentement comme rarement elle l'avait fait, et une silhouette minuscule - à côté du dragon démesuré - se découper sur le paysage. Il sentit alors son coeur se mettre à battre rapidement et ne put s'empêcher de sourire. « Te serais-tu perdue entre ici et Poudlard, que cela fait trois jours que nous t'attendons ? » Demanda-t-il en oubliant la courtoisie et la bienséance, allant vers sa fiancé en quelques pas, alors que le dragon se remettait ventre à terre, la tête posée non loin de la MacFusty. « Tu m'as laissé m'inquiéter de ton sort, tu devrais avoir honte Abhainn. »