Amitié forcéeLorelei & FloreCela fait huit mois que je suis ici. Huit mois que je me fatigue à apprendre les règles de cette cour, la langue étrange qu'est l'anglais, tout ça sans avoir jamais rencontré mon promis. Aujourd'hui, l'une de mes dames de compagnie m'a sommée d'aller dans les Jardins Royaux pour rencontrer une demoiselle, d'un an ma cadette, qui est isolée. Je ne connais pas les raisons de cet isolement et, pour être franche, je ne veux pas les connaître, tout comme je ne veux pas la rencontrer, mais je fais comme à mon habitude : je baisse les yeux et fais ce qu'on m'ordonne. Alors je me rends dans les Jardins, et m'assois sur un banc en attendant la demoiselle. A quoi ressemblera-t-elle ? Je n'en ai aucune idée. Je ne sais rien, comme toujours. Mais j'ai l'habitude. J'entends du bruit, des pas sur les graviers, et relève la tête. Est-ce elle ? :copyright: Justayne
Je restais immobile devant le miroir sans rien dire pendant un moment. La douleur était présente, je tendis une main et mon reflet m’imita quand je posais les doigts sur une marque qu’Ernesto m’avait laissé. Il s’était amusé sur tout mon tronc laissant mes bras et mes jambes ainsi que mon visage vierge de toutes marques. Je devais rester vendable. Je passais mes doigts dans ma crinière et fermais un instant les yeux, me rappelant de la douceur du vent sur ma peau et de l’odeur de la forêt… Un mois de liberté… Durant ce mois, j’avais même réussi à reprendre du poids… Que j’avais vite perdue… Merci Ernesto. Je semblais même encore plus fragile et gracile qu’avant. Mon regard tourna brièvement vers mon bourreau, toujours là, il ne me lâchait plus d’une semelle. Heureusement que je n’avais jamais été pudique. J’attrapais la robe sombre que m’avait si gentiment préparé Ernesto. Je n’aimais pas les robes. Vraiment pas, je n’en portais que lorsque j’étais obligée… Comme maintenant. Et la robe sombre accentuait encore plus le côté pâle de ma peau. J’observais le plateau repas qu’à nouveau Ernesto m’avait servi. J’avais senti la potion de somnifère, à nouveau, et je détestais cette sensation d’engourdissement, de ne pas maîtriser mon propre rythme. Sauf qu’Ernesto avait clairement laissé entendre que je n’avais aucun intérêt à me servir de ma magie pour ôter ces potions si je ne voulais pas finir avec la potion directement dans le crâne. Je le laissais rajuster ma tenue pour s’assurer qu’aucun bout de peau tuméfié n’apparaisse. Je me détournais juste pour tresser soigneusement mes cheveux pour dégager mon visage. Je les portais presque exclusivement en tresse. Sauf obligation. Je devrais vraiment les couper. Au niveau des épaules peut-être ? Mmh…
Je sortis en silence avant de me diriger vers les jardins, l’autre tarée sur mes talons, enfin presque. Ce n’était clairement pas là que je pourrais parler avec Ciaràn pour qu’il m’aide. Il fallait que je trouve un moyen de le faire… Et rapidement… Je ne pouvais pas rester dans cette situation. Mes pas firent crisser les graviers sous mes pas et ceux d’Ernesto. Je roulais les épaules sans rien dire. J’étais revenue « Miraculeusement » après un mois de capture pas des bandits qui m’avaient torturé etc, etc. Je glissais ma natte dans mon dos et mon nez capta une odeur que je ne connaissais pas. Au détour d’un buisson je tombais sur une brunette que je n’avais jamais vu. Je fronçais les sourcils très légèrement dans une mimique plus curieuse qu’autre chose.
« Bonjour. »
Quoi dire d’autre ? « Salut j’ai un psychopathe aux talons tu m’aides à le tuer s’il te plaît ? »… Pas sûre qu’il me laisse tranquille pour l’instant.
Amitié forcéeLorelei & FloreLa demoiselle qui s'avançait dans l'allée semblait tellement ... Fragile. Peut-être même plus que moi. Brune, la peau pâle, elle avait l'air malade. Je me levais gracieusement à son arrivée, et la saluais en retour, avec mon accent français qui rendait les mots parfois difficiles à comprendre pour les natifs.
- Bonjour. Êtes-vous la jeune dame avec qui je dois passer du temps ?
Elle avait l'air gentille... Ce qui n'était pas le cas du colosse qui la suivait comme son ombre. Il dégageait une aura de violence qui me donnait des frissons. Je souris gentiment à la demoiselle, comme pour lui montrer que je ne lui voulais pas de mal. :copyright: Justayne
Ernesto n'aimait pas toutes ces activités sociales auxquelles Irène faisait participer Flore, mais il fallait bien la vendre cette satanée traînée. Depuis son petit trip dans la forêt, il avait apporté des modifications, lui qui avait toujours eut gout pour les méthodes traditionnelles avait enrichi ses contacts locaux de moults alchimistes qui lui fournissaient de quoi ensuquer l'adepte de la magie du sang qui se camouflait sous la fourrure de la bête. Nul besoin de rappeler que il éprouvait une sainte crainte de la magie donnée aux meilleurs suivants d'Anuman. Sans oublier que celà était un don dont il aurait bien put se passer chez une captive aussi libre de ses mouvements. Mais il avait veillé à ce que ces escapades soient de l'histoire ancienne, un puissant sort était lié à Flore à présent, tissé dans sa chaire avec les arcanes les plus impies qu'il avait put récupérer, le travail avait été chirurgical et pénible, mais il était fier de lui, Flore n'irait plus bien loin à présent.
La rencontre du jour était un Princesse de France, encore une de ces filles de noble destinée à se marier, comme le boulet qu'il se trimbalait, si seulement les rois pouvaient se montrer plus rapides dans leurs choix. Restait à savoir comment Irène et son père avaient envisagés d'approcher la question du lycanthropisme, car il était hors de question qu'on l'envoi se frapper le gardiennage jusqu'à la fin de ses jours. Si seulement il pouvait trouver un moyen de l'éliminer, de briser sa nuque blanche et frêle, un frisson de cruauté le parcourait alors qu'ils traversaient les jardins royaux. Les deux princesses ne tardèrent pas à se trouver et Ernesto prit son rôle habituel d'armoire à glace, la conversation s'entama et il se sentit presque immédiatement obligé d'intervenir.
-Pour peu de temps j'en ais bien peur lady D'Aldoncourt, Lady Juglar est encore faible comme vous pouvez le voir.
Il la désigna, il était vrai qu'il s'en donnait à coeur joie sur les calmants et autres. Elle avait perdu toute cette saleté de gras symbole de bien portance impensable pour une raclure de son espèce.
Ah. Ah... Encore un plan complètement idiot de ma sœur. Elle croyait vraiment que quelques liens allaient me faire rester ? Je froncais très légèrement les sourcils a l'intervention d'Ernesto avant de souffler un peu et de lui répondre en espagnol.
« Si l'Autre veut me voir épouser un prince français il peut retourner épouser une grecque. »
L'Autre étant le roi d'Espagne. Enfin je repris en anglais en gardant volontairement mon accent aussi prononcé que possible. Oui c'était très clairement pour agacer Ernesto. Je répondis donc à la Lady.
« L'air frais me ferra le plus grand bien. Marchons. Pas besoin de me vouvoyer ou quoi. Je déteste cela. Flore et le tutoiement suffiront Lady. »
Ce que je n'étais pas du tout censer autoriser comme cela. Mais comme j'en avais strictement rien à faire... Je me mis à marcher près de la brunette avec un léger sourire
« D'où venez-vous Lady ? Vous avez un accent que je ne connais pas et qui est intéressant. »
Amitié forcéeLorelei & FloreL'homme qui suivait lady Junglar m'assura que je n'aurais que peu de temps le plaisir de sa compagnie, en raison de sa faiblesse. Je n'osais pas regarder cet homme, il me donnait des frissons. Je me demandais comment faisait cette demoiselle pour le côtoyer en permanence ... Demoiselle qui parla en espagnol, langue que je ne maîtrise qu'à moitié. Je ne compris que deux mots, "autre" et "français. Est-ce qu'elle parlait de moi ? Puis elle se tourna vers moi et annonça :
- L'air frais me ferra le plus grand bien. Marchons. Pas besoin de me vouvoyer ou quoi. Je déteste cela. Flore et le tutoiement suffiront Lady.
Oh... Cette jeune fille n'est pas conventionnelle... Je lui souris doucement et déclarais :
- Très bien, mais à une condition, que vous ... Tu fasses de même pour moi. Je me nomme Lorelei.
Je commençais à marcher à ses côtés, toujours avec le sourire, en essayant de faire abstraction du colosse qui nous suivait comme notre ombre. La demoiselle engagea la conversation avec un accent fort prononcé :
- D'où venez-vous Lady ? Vous avez un accent que je ne connais pas et qui est intéressant.
Je lui souris et répondis doucement :
- Je vient du Royaume de France. Et je parle relativement mal anglais, je n'arrive pas à me débarrasser de mon accent, quoi que je fasse. Et toi, tu es espagnole, c'est ça ?
J'étais curieuse de savoir ce qu'elle faisait là, accompagnée de ce gorille sans manières. :copyright: Justayne
La petite avait peur, elle était terrorisée par Ernesto. Mmh… Je supposais que cela pouvait me renvoyer quand j’étais petite… Deuxième rencontre ? Première n’avait duré que quelques secondes, juste le temps pour que la servante ouvre la porte me présente, et la referme. La seconde il m’avait arraché une molaire. Je ne savais toujours pas pourquoi. Sûrement pour montrer qui était le patron. Dommage. J’étais toujours pas prête à me soumettre. Est-ce que je le serais un jour ? Je lui glissais un regard. Non. Jamais. Et puis quoi encore. Je ne me soumettais que devant Caenar. Je suivis la petite princesse dans les jardins et hochais la tête. Tutoiement pour tous.
Je glissais une mèche derrière mon oreille. Une Française, enfin, ça je le savais, Mais il fallait bien commencer une conversation. Je plissais légèrement le nez quand elle me demanda si j’étais espagnol. Je soupirais un peu, son anglais était correct, avec un bel accent, mais correct. Entre le mien et le sien on était servi. Je haussais les épaules.
« Mouais, par obligation. Je suis née et mon cœur est écossais. Mais j’ai aussi vécu quelques années en Grèce. Enfin, je suis surtout la princesse d’Espagne. Elle est ma demie-sœur. Ça aide en quelque sorte à voir du pays. »
Et à avoir des emmerdes… Royales. Même si c’était à moi de gérer ça aussi… Même si j’étais presque sûre que de le planter discrètement serait une bonne solution… Sauf qu’il ne me laissait pas approcher d’une lame. Pas folle la guêpe. J’observais Lorelei avec attention avant de jeter un regard à l’autre.
« Ernesto vous fera rien. Il est un garde que le roi m’a collé. »
Soit-disant parce que je fuyais sa demeure… Y avait de quoi aussi fuir ! Enfin, ça c’était autre chose. Je n’avais pas réellement envie d’en parler.
Amitié forcéeLorelei & FloreEspagnole par obligation ? Je craignais de ne pas comprendre, mais je préférais ne pas demander d'éclaircissement. De toute évidence, elle préfère l'Ecosse ... Je n'étais jamais allée en Ecosse, mais d'après ce que j'en avais entendu, c'était bien plus pluvieux que l'Espagne ...
- Tu es la demi-sœur de la princesse ? Oh, alors nous déjà dû nous croiser ! Est-ce que vous voyagiez ensemble plus jeune aussi ?
Je rougis légèrement quand elle affirma que le gorille, Ernesto, ne me fera rien. Je me mis à chuchoter :
- Comment peux tu en être si sûre ? Il a l'air d'un gorille en colère ...
Je pose ma main devant ma bouche et me tourne légèrement pour jeter un œil au-dit gorille, qui en retour me jette un regard noir. Ou est-ce qu'il regarde tout le monde comme ça ? Brr. Je ne supporterais pas qu'une telle personne me suive tous les jours sans arrêt. Je m'écarte de la demoiselle et reprends ma marche, perdue dans mes pensées. Lady Junglar est plus jeune que moi d'un an, et pourtant elle semble avoir vu tellement plus de choses, avoir plus vécu que moi, en un sens. La curiosité me titille, j'aimerais vraiment savoir ce qu'elle vient faire là, réellement. Et pourquoi est-elle suivie par cet homme qui semble sortit d'un cauchemar d'enfant ?
Ouais, allez, parlons de ma demie-sœur. Qu’on m’oublie un peu et qu’on me laisse tranquille. Qu’Ernesto aille lui cirer les pompes et qu’il me laisse tranquille. Tout le monde aurait dû s’occuper de ses affaires et me laisser en Écosse. Je savais très bien que chaque mention de l’Écosse agaçait prodigieusement Ernesto. Et c’était un plaisir que de le faire. Même si je le payais par la suite… Mais ça c’était un détail négligeable. À force… On s’y faisait. Je n’y prenais pas de plaisir… Mais on s’y habituait… Chacun son truc.
« Oui. Je n’en sais trop rien, à part l’Espagne, la Grèce et ici… Je n’aime pas beaucoup les réceptions, ou ce genre de chose. Si je peux éviter d’y aller, je le fais. Oui. Elle est partie en Grèce elle avait onze/douze ans, j’ai suivi. »
Comme un toutou bien dressé. Ô mère Lune… Embrasse-moi de tes rayons, Que ta lumière pure me touche et donne-moi ta force… Mes prières. Je les répétais inlassablement dans toutes les langues, silencieusement, murmures ou je les hurlais de toutes mon âme. Gorille ? j‘observais Ernesto et eu un reniflement méprisant.
« Tout au plus un chien galeux. »
Rétorquais-je juste ce qu’il fallait de discrétion. Je m’arrêtais un court instant pour humer discrètement l’air. J’aurais presque juré… Non. Rien. Juste l’odeur des cuisines porté par le vent. Je sentis mon ventre se tordre de faim. Je fermais un instant les yeux et repris tranquillement ma marche sans rien dire. Je restais de marbre en voyant un serviteur arriver avec un lourd plateau de pâtisserie. Il s’arrêta, s’inclina tranquillement et nous en proposa une. Je n’étais pas friande de sucrée, loin de là, mais l’occasion était trop belle de pouvoir manger sans qu’Ernesto n’y touche. Ou alors… les pâtisseries venaient de lui ? Je l’observais d’un regard mauvais. Avant de tendre la main et de saisir une brioche dorée de beurre sortant tout juste du four. Non. Il n’avait pas mis sa patte là-dessus. Miam. Je remerciais le serviteur et arrachais presque délicatement une bouchée de la brioche. Garnis au fruits confits. Miam à nouveau.
Amitié forcéeLorelei & FloreElle n'aime pas les receptions ... Et bien, ça nous fait un point commun. J'étais trop timide pour apprécier ce genre de soirées. Le reniflement méprisant qu'elle émit en réponse à ma remarque sur son garde du corps me révéla qu'elle ne l'appréciait pas beaucoup. Sa réponse confirma cette hypothèse. On ne traite pas de chien galeux une personne que l'on respecte ... Un serviteur arriva devant nous avec un plateau de pâtisseries, et je remarquais l'hésitation de Flore et son regard suspicieux vers le "chien galeux". Après qu'elle se soit servie, j'en prit une à mon tour. Un croissant, qui me rappelait mon pays. Je croquais le croissant avant de faire une grimace. Uh, le cuisinier n'était définitivement pas français. Je remarquais que la jeune femme semblait se régaler et sourit d'un air attendri.
- Vous aimez ces pâtisseries ?
Je reportais mon attention sur mon croissant, que je n'allais certainement pas finir. J'avais toujours eu un appétit d'oiseau, encore plus quand les plats étaient mal cuisinés ou trop salés, comme c'était le cas pour ce croissant. Je gardais le reste de croissant dans ma main, espérant passer prêt d'une poubelle bientôt pour pouvoir la jeter discrètement ... La jeune fille m'avait l'air d'une enfant à se gaver ainsi, c'était attendrissant.
Je vis clairement la grimace de Lorelei, mais ne dis rien. Si elle n’aimait pas les pâtisseries, moi j’adorais ça. Et je profitais du coup du beurre et des fruits, et du sucre… C’était bon. J’aurais pu m’en lécher les doigts. Mais je restais relativement raisonnable et savourais juste la brioche aux fruits. Je me léchais les lèvres pour récupérer la moindre trace de beurre avant de hocher la tête.
« Oui. J’aime cela, les pâtisseries et les fruits… »
Je restais silencieuse un instant en repensant aux bonbons au miel de ma mère… À s’en gaver jusqu’à avoir le ventre qui explose. Meilleure encore que cette brioche… Avec des beignets aux fleurs. J’avalais la dernière bouchée de brioche et tendis l’oreille en entendant des aboiements. Mmh… Juste une meute de chiens, même pas Cadmus ou des loups. Il n’y avait plus de loup dans le coin… Même pas le moindre petit loup-garou. Mm… De toute manière c’était pas comme-ci je pouvais hurler à la lune avec l’autre. J’attrapais au vol une dernière pâtisserie pour la manger avec plaisir. Miam ! J’observais la demoiselle.
« Tu n’aimes pas ton croissant ? Les brioches sont pourtant délicieuses ! »
Miam ! Miam ! Je savourais
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Sujet: Re: Amitié forcée ~ Flore
Amitié forcée ~ Flore
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