- Règnes de la maison d'Ambray
Merlin
Telle une entité divine, Merlin est entré dans les légendes. Né au sein du royaume de France, dans une maison de moindre importance, le bébé fut exilé à peine sa naissance durant laquelle il montra des signes de magie. Il est, à l'heure actuelle, le plus long règne qu'est connu le royaume, toute dynastie confondue : près de soixante-quinze ans, une durée extrêmement longue, en sachant qu'il était parvenu à accéder au trône à l'âge de vingt-et-un ans. De fait, il s'éteignit dans son lit à quatre-vingt-seize ans. Merlin fut celui qui, en grandissant, décida de de s'emparer des trônes d'Angleterre, d'Écosse, d'Irlande et du pays de Galles, sans pour autant le faire dans le sang et en unissant les quatre couronnes sous une seule famille royale alors qu'autrefois, chaque royaume possédait sa propre famille à sa tête. Cela commença par la fondation de la forteresse d'Ambray, au coeur d'un étend où elle s'élèverait grâce à la magie et de laquelle il commença à préparer ses plans, dans le plus grand secret. C'est par la force qu'il s'est imposé, en montrant sa maîtrise supérieure à quiconque. Digne des légendes, il prit de nombreuses fois d'autres apparences pour tromper ses adversaires et épousa la femme d'un seigneur qu'il avait vaincu : elle lui donna trois enfants, deux garçons et une fille.
À sa mort, la question de l'héritage devint problématique : l'héritage devait-il être séparé ou au contraire, échoir à l'aîné ? Les quelques seigneurs qui connaissaient l'origine française de Merlin pensaient que la
loi salique devait s'appliquer tandis que d'autres parlaient de la scission du royaume, comme à l'époque des royaumes francs.
Cela débouchera sur un conflit familial, durant lequel l'aîné fut vainqueur - pas la magie. Le cadet en décédera des séquelles tandis que la benjamin sera mariée à une bonne famille pour asseoir les prétentions de la dynastie d'Ambray.
Harold I d'Ambray
Harold, premier fils de Merlin, fut un sorcier talentueux tel son père. En héritant d'un royaume tout juste uni sous une nouvelle dynastie, alors même que la dynastie précédente - McLloyd - ne dominait pas l'Écosse contrairement à eux, beaucoup s'attendaient à ce que son pouvoir soit fragilisé. Ce ne fut pas le cas, car Harold sut s'entourer de précieux alliés qui vinrent assurer la pérennité de la dynastie. Sous son règne, il y eut affaire à quelques soulèvements par des seigneurs souhaitant obtenir l'indépendance mais qui furent réprimés, au prix de cher moyen : sous son règne, les dragonniers - dont il faisait parti - eurent un grand rôle, puisque ce fut grâce à eux que la majorité des révoltes furent abattues dans l'oeuf.
Les réformes sous le roi Harold s'avérèrent plutôt simples, comme le développement économique de la capitale du royaume, l'amélioration de l'état de certaines cités. Il fut tourné davantage vers l'étranger, mais épousa malgré tout une écossaise de la maison Prewett. Cette alliance fut difficile à trouver, à cause du grand nombre de femmes dans cette maison - laquelle choisir fut particulièrement difficile, à dire vrai.
Harold régna trente-neuf années, de longues années dirent certains nobles qui virent leur fortune être dilapidée par les taxes, puis qui, sur le long terme, s'enrichirent plus grâce aux nouveautés du roi et aux aménagements.
Henri I d'Ambray
Après de longs règnes qui ne firent qu'asseoir le prestige de la dynastie au sein des royaumes d'Angleterre, d'Irlande et d'Écosse, Henri fut le premier à se tourner vers l'étranger. Son épouse était une Andas, qui apporta avec elle quelqu'uns des codes singuliers de sa contrée natale. Les relations internationales furent donc bien plus nombreuses et c'est lui qui offrit l'asile, à la fin de son règne, aux membres de la maison Andas, maison impériale d'Europe de l'ouest ; leur empire, fragmenté, s'était vu dissoudre par les exactions des nobles et des intendants. Un problème, aux yeux du roi, qui voulait tenter des actions mais qui ne put rien faire, la maison Andas étant, pour l'heure, abattue par cela ; une promesse mutuelle liée désormais les deux maisons, pour la reprise du continent par les Andas, le bon moment. C'est lui qui retrouva l'épée légendaire Excalibur, dont la pierre fut déposée - avec l'épée en son centre - dans le jardin royal du palais.
Henri régna trente-huit années, un règne légèrement plus long que celui de son πère Harold, tandis que sa reine lui survécut et fut conseillère de son fils une bonne partie de sa vie, avant de s'étendre - peu après la naissance de ses petits enfants, les jumeaux Eadred et Atheleys.
Harold II d'Ambray
Nommé en l'honneur de son grand-père, le roi Harold accéda au trône à l'âge de vingt-cinq ans. Fière de sa prestance, digne héritier de la magie de Merlin, il était déjà fiancé et fut marié dans la foulée, à une femme de grande prestance, fille du roi du Danemark et de la maison royale Ålejøen. Leurs enfants ne tardèrent pas à venir au monde, en l'an 993 : Eadred et Atheleys.
Harold II était plus doux que ses prédécesseurs et fut, longtemps, tracassé par le fait de marquer le royaume : c'est dans cette optique qu'il tenta de très nombreuses fois, de sortir Excalibur de la pierre, sans succès.
C'est ainsi que, dans cette optique, il commença à mettre en place un projet dans l'espoir d'intégrer les créatures magiques à la société moldue. C'est un projet récent, qui est encore en cours.
- Histoire d'Eadred d'Ambray, prince héritier des royaumes d'Angleterre, d'Écosse, d'Irlande et du pays de Galles
An 985 - « Les mois précédents ont été chargés d'événements. » dirent les chroniqueurs des annales royales lorsqu'ils mirent sur papier cette année charnelle du royaume.
« Qui aurait cru qu'à peine son père mort, le prince héritier Harold se ferait couronné comme deuxième de son nom et, quelques mois plus tard, prendrait pour épouser la sauvage du Danemark, Freya Jelling ? Certes, une princesse dit-on, mais un rang de princesse de là-bas est-il égal au nôtre ? » se questionna l'homme, âgé, qui ne savait s'il devait considérer cette femme comme sa nouvelle reine.
« La reine-mère tenait à ce mariage, dit-on... La reine Marie Andas n'aurait jamais dû se mêler de politique, car à la mort de son mari, le roi semblait prompt à répudier ses fiançailles. Il ne l'a fait que pour sa mère. » écrivit le vieil homme, qui laissa un soupire s'échapper de ses lèvres avant de laisser le papier sur lequel il avait écrit pour qu'il ne sèche.
En effet, la reine-mère Marie n'avait pas d'atomes crochues avec sa belle-fille. Elle ne s'attendait pas réellement à l'apprécier, ni à l'aimer, car les coutumes de France ainsi que celles de Byzance étaient bien différentes de celles du Danemark. Marie était d'origine française, mais plus encore, avait été envoyée jeune à la cour de Byzance où elle fut formée aux arts politiques et à ceux de la cour. Les nobles avaient une tendance à la qualifier de "
plus grande reine qui fût" et cela lui valait une certaine opposition. Ce surnom fut vite mis sur le dos de sa grande participation à la vie politique, formant un duo avec son époux, voyageant dans le royaume. Elle avait une grande présence dans la vie politique, car contrairement à ses prédécesseurs, Marie était une sorcière douée : c'était ce qui lui avait tant valu l'écoute des nobles et de son mari. Ayant appris l'art de la magie aux côtés de précepteurs de Byzance, elle n'avait que peu à combler et savait user d'une magie ancienne. Son fils, le roi Harold II, avait donc pris sa fiancée pour épouser afin de faire honneur à la mémoire de son père - mais tous savaient qu'il ne l'aurait pas fait, si sa mère n'était pas à ses côtés.
An 986 - C'était la première naissance du couple royal, celle qui allait unir plus encore les deux époux. Ils n'avaient rien en commun et le roi n'avait pas voulu de cette alliance, mais il avait fait son devoir et ne pensait pas que les Anciens béniraient leur union. La concrétisation de cette union eut pour effet d'amener bien des nobles à se rendre pour le baptême de la petite princesse - héritière jusqu'à la naissance d'un garçon - qui déjà, portait les traits de sa mère.
An 993 (naissance) - Ce fut dans un cri de douleur et aux impulsions sanglantes que naquirent les jumeaux de la couronne du plus grand royaume que n'ait connu le monde. Aux origines multiculturels, ces enfants étaient déjà promis à un grand avenir, venus au monde dans une fratrie nombreuse dont les mariages allaient, sans nul doute, permettre de très grandes alliances. Atheleys fut la première à contempler la lumière du jour, suivie quelques minutes plus tard par le jeune Eadred, héritier du royaume - qui venait de voler la place à sa soeur aînée, qui aurait pu hériter, en l'absence de garçon. Eadred était, de toute évidence, le sosie de son père : ses cheveux étaient noirs, comme son père dans sa prime jeunesse.
Marie était morte la semaine suivante. Certains mirent cela sur le dos du bonheur : elle disait, depuis quelques années, attendre avec impatience la naissance d'un petit-fils, qui viendrait assurer la pérennité de la maison d'Ambray. Ce fut une réussite et cela fait, elle ne pouvait qu'abandonner la terre pour rejoindre les Anciens.
An 994 (~1 ans) - Eadred était âgé d'un peu plus d'un an quand il fit montre de son premier talent magique. C'était un don rare, mais que son père avant lui possédait aussi. Il était un
métamorphomage et cela se révéla si vite que ce fut surprenant pour ses parents. Harold II était fier que son "petit-garçon", son héritier, ait déjà pareil donc : il était, cependant, très aléatoire. Le garçon s'était vu affublé d'oreilles de chiens, une fois, sans contrôle de son pouvoir. Dans la nurserie, cela avait fait grand bruit jusqu'au sortilège d'oubliettes lancé pour que le secret ne s'étende pas au-delà de la famille royale.
An 995 - Il était né, le petit garçon à la chevelure dorée. Désormais, dans cette fratrie comprenant deux garçons et deux filles, trois enfants étaient dotés de la chevelure blonde de leur mère tandis que le dernier, lui, avait les cheveux de son père. Eadred était le seul qui tenait tous les traits de la dynastie d'Ambray, son frère lui ressemblait par les traits de son visage tandis que ses deux soeurs, elles, avaient une douceur qu'on disait davantage venir de leur grand-mère, que du père ou de la mère.
An 996 (3 ans) - Il avait trois ans quand on débuta son enseignement de la magie : il n'était pas question que l'héritier soit en retard dans quoique ce soit, sachant qu'en prime, son père souhaitait lui faire suivre l'entraînement rigoureux des dragonniers ! C'était des tours de passe-passe, par rapport à ce qu'il allait apprendre plus tard.
Eadred était un garçon joueur et bagarreur, lui apprendre la magie fut une erreur, à cette âge si jeune : on nota quelques événements arrivés à cause d'un mauvais contrôle. L'enfant de trois était bien peu capable, à cette âge, de manipuler avec délicatesse la magie. Mais il y eut bien une fois, où, par un précieux tour - que personne ne sait d'où il l'avait appris - il parvint à faire se changer de vieux parchemins en magnifiques papillons qui vinrent se poser dans la chevelure de sa soeur. Cela fut amusant pour les deux enfants, qui le soir-même, dormirent dans le même lit - ils partageaient encore, à cette époque, la même chambre.
An 998 (5 ans) - Séparés dans deux chambres différentes, les deux jumeaux du couple royaux faisaient tout pour passer leurs moments ensembles. Après tout, les enfants avaient tous le même enseignement dans la majorité des cas et seul celui de l'hériter différait, mais de peu : on y ajoutait une touche de gestion du royaume et de politique afin de le préparer à la gestion de ses futurs royaumes - qui, pour l'heure, n'étaient toujours pas unis en une seule entité.
An 1000 (7 ans) - « Ça suffit ! » hurla le roi sur un ton mauvais.
« Je peux tolérer bien des choses, mais vous avez passé l'âge de partager le même lit. Tu es un prince et l'héritier de ce royaume, Eadred. Atheleys, tu es une princesse et tu seras promise à un magnifique mariage, mais cela ne peut être toléré. » continua-t-il. Les deux enfants ne cessaient, malgré leur âge - déjà 7 ans - à partager la même couche, régulièrement ; ce n'était que des enfants, mais cela avait, aux yeux du roi, quelque chose de mauvais. Il maugréa dans sa barbe, se tournant pour quitter la pièce. A l'embouchure de la pièce, il s'arrêta brutalement et se tourna, le regard dur, inflexible.
« Demain, le maître Pendragon viendra te chercher, Eadred. Tu vas te rendre sur l'île de Barra et débuter l'entraînement pour devenir dragonnier. Et ce n'est pas négociable, tu as reçu les entraînements nécessaires, tu y parviendras aisément. Auquel cas, tu ne seras pas digne du royaume et de moi. » cassa le roi, avant de partir simplement. Les larmes ne coulèrent pas sur les joues du garçon, qui préférait cacher sa tristesse pour surmonter l'épreuve.
L'air était dure, ici. L'île de Barra n'avait pas l'ambiance la plus agréable qui soit, c'était l'entraînement à la dure, les ordres donnés sans prendre en compte l'humain. C'était presque la guerre ici et à toute instant, les dragonniers pouvaient quitter le lieu pour aller affronter un raid viking. Heureusement, le jeune garçon n'était pas le seul arrivé cette année là : le jeune Henri Andas, second fils du duc de sa maison, était arrivé au même moment, à la même période - un peu après Eadred. Ce fut, aussitôt, une bonne entente entre les deux garçons.
Eadred ne bénéficie pas des mêmes traitements qu'autrui, en tant que prince héritier. Si les précepteurs étaient aussi durs avec lui que les autres, ils se permettaient bien moins de parler sur un ton condescendant. L'épreuve de l'endurance, bien-sûr, fut compliquée, diront la majorité des élèves. Le prince héritier, lui, tenait bon face à cela, ne pouvant faire honte au royaume.
Du début à la fin, il ne montra nul désarroi.
Le soir-même, il fêta sa réussite auprès de sa famille.
Car oui, en tant qu'héritier du royaume, Eadred ne pouvait rester constamment à l'île de Barra. Il devait faire ses preuves auprès du royaume - de la cour - et donc, rentrer régulièrement. Il s'y rendait pour toutes les fêtes et les réceptions. Il fêta seulement son entrée en tant que - futur - dragonnier et passa la nuit, le soir, avec sa jeune soeur en lui racontant tout en détails, puis repartit tôt le lendemain matin. L'entraînement débutait.
An 1003 (10 ans) - Il y avait trois ans de cela, Eadred rejoignait l'ordre des dragonniers. Qui aurait cru qu'il y ferait ses armes, que c'est ici-même qu'il rencontrerait des personnes avec qui il serait aussi proche. Henri, le premier. Vraiment, tout liés les deux garçons : à commencer par le sang. La grand-mère du prince était une Andas, après tout, ils devaient être... petits-cousins, semblait-il. La maison Andas devait, en prime, beaucoup à cette maison royale qui avait recueilli ses réfugiés, quelques générations plus tôt.
Henri venait partout avec Eadred, dont les nombreuses réceptions, l'intégrant plus encore à la vie du royaume.
Le prince revenait régulièrement dans le palais, où il y faisait ses devoirs et où il profitait de la présence de sa belle et resplendissante soeur. C'est lors d'un de ses allés que le prince, mû par une ferveur presque religieuse après que Henri ne lui ait lancé le défi de sortir Excalibur, qu'il s'y appliqua. En vérité, Eadred ne pensait pas le moins du monde parvenir à sortir l'épée de sa roche. Au final, ce fut une agréable surprise quand l'arme jaillit de la pierre, aux mains du prince héritier, tout sourire. Voulant tester les capacités de l'arme, il demanda à Henri de lui jeter moult sorts : réussite sur réussite, parvenant à contrer les sortilèges avec son arme légendaire.
Quel exploit, que de venir raconter cela à sa soeur, dans le courant de la nuit ! Qui aurait cru qu'un nouvel exploit se produirait, ce soir là. C'est ce soir-là où, pour la toute première fois de leurs vies respectives, les jumeaux eurent un rapport de type intime. Ensemble, les deux se laissèrent, de leur jeune âge, allait à une relation charnelle qui relâchait la pression de toutes ces années où ils avaient partagé le même lit.
Ce fut la même année que le prince tenta de se rapprocher d'une dragonne avec laquelle il tentait tisser un lien depuis son arrivée. Sauvé de peu, le garçon se retrouva avec une violente blessure, une brûlure qui recouvrait tout son bras droit. Ce fut le sauvetage d'un adulte du camp qui lui permit de survivre à la dragonne, mais Eadred le savait : on lui avait déjà dit d'éviter cette dragonne qui avait offert de nombreux oeufs sur l'île, protectrice mais aussi bagarreuse. Il s'était promis de garder cette cicatrice jusqu'à ce qu'il serait parvenu à la monter, évitant de la faire soigner grâce à la magie.
An 1005 (12 ans) - Serlys, c'était une cornelongue roumaine. Une espèce que l'on ne trouvait pas en grande quantité, encore moins au vu de la taille que pouvait posséder ce dragon splendide. Il y avait quelque chose de terrifiant avec elle, mais aussi quelque chose de très envoûtant. Eadred n'aurait jamais pu rêver de plus royal dragon, une créature aussi splendide qui avait vécu déjà de longues années et pesant plusieurs tonnes.
Depuis qu'il étudiait sur l'île de Barra, il tentait de s'approcher d'elle, de se lier à elle, malgré les recommandations qui allaient des instituteurs qui ne voulaient pas qu'il y aille : Serlys était une dragonne au fort caractère, peu douce, méchante même et violente - on l'avait déjà perçu plusieurs fois se battre dans les airs avec d'autres dragons...
Cette fois, il n'avait plus le même âge. Plus compétent, maîtrisant davantage la magie...
Lorsque Serlys cracha ses flammes, ces dernières se fendirent en eux, passant de chaque côté du prince héritier qui n'avait pas de haut, montrant son corps musclé mais surtout la brûlure qui parsemait son bras droit, ainsi qu'une partie de son épaule.
« Je n'ai jamais abandonné, Serlys. » prononça d'un ton sec le prince héritier, alors que le dragon s'approchait avec haine de lui.
« Tu es dangereuse, je l'ai compris. Tu as perdu tes enfants, qui ont grandi ici et sont morts lors de raids, servant de monture à des sorciers. Tu as la haine, ma douce, car toi tu survis à tout... Tu es une battante. » dit-il plus abruptement, avant de faire un geste de la main. Eadred enfourcha rapidement son balais qui était arrivé grâce à la magie usée à partir de sa main, alors que les crocs de Serlys se refermèrent brusquement - dans un bruit assourdissant. À quelques secondes près, le prince héritier y passait.
La dragonne, gigantesque, n'avait pas pour atout la vitesse. En réalité, elle était sûrement - et même assurément - la plus lente qui soit sur l'île de Barra. Elle était féroce, ses flammes capables de fondre la pierre-même mais jamais elle ne battrait qui que ce soit en terme de vitesse. Contre d'autres dragons, lorsqu'elle se battait, elle gagnait aisément : l'instinct de survie primant, les dragons tentaient de l'attaquer alors que la fuite était requise. Ici, elle peinait déjà à rattraper le sorcier.
La course poursuite dura près d'une heure dans les airs. Serlys tentait de brûler celui qui volait à dos de ballet magique, mais ce dernier renvoyait ses flammes dans la tête du dragon. Prenant un risque, le prince héritier décida d'aller se poser sur une île non-loin de Barra où justement, les dragons étaient nombreux. Ces derniers, à l'arrivée de Serlys, s'envolèrent pour certains tandis qu'elle se posait dans une férocité telle que la poussière se souleva.
Eadred ne bougea pas, son visage ne dépeignant aucune peur.
« Soit mon égal, Serlys... » murmura doucement le prince, bien que toujours sur un ton sérieux.
« Nous survivrons au monde ensemble. » clotura-t-il alors que la dragonne ouvrait lentement sa gueule, la chaleur s'en échappant lourdement.
Serlys vola jusque sur l'île principale de Barra. Ses ailes lentes battaient l'air lourdement et elle vint se poser non loin du campement des dragonniers. Fièrement, le prince héritier descendit du dos de sa dragonne, posant le pas au sol, attirant le regard des plus jeunes. Officiellement, il était devenu un dragonnier.
Il ne parla jamais de comment cela c'était passé, mais depuis, il porte sa cicatrice au bras gauche, sans que personne ne sache réellement la raison.
Le lendemain, pour fêter cela, il mit la main aux fesses du palefrenier. Il aimait sa soeur, avec qui il partageait une relation très intime mais cela les mettaient tout deux en danger. C'était pour cette raison que depuis la première fois qu'il avait entrepris cela avec sa soeur, il partageait sa couche avec de nombreuses femmes et parfois même, des hommes, le plus souvent des nobles. Mais ce palefrenier, lui, valait suffisamment pour être l'exception à cette règle.
An 1007 (14 ans) - Toutes les épreuves qui s'imposaient à lui, il décidait de les combattre. Il ne comptait pas laisser quiconque ou qui que ce soit le gêner dans ses actions. Mais il ne pensait pas que
lui, dans un tel moment, lui ferait défaut. Couché dans la paille, après un ébat intense, Eadred regardait red beans avant qu'il ne vienne apposer sa main sur sa bouche pour l'empêcher de parler : le prince détestait lorsque son amant faisait cela. C'était là que le prince fut déçu de l'attitude du rouquin. Il n'aurait jamais pensé qu'on l'abandonnerait ainsi, juste pour des rumeurs. Comme il l'eut dit lui-même, Eadred préférait les rumeurs qui le liait à Isaac, plutôt que celles qui le liait à Atheleys : ces dernières étaient dangereuses pour les jumeaux, ainsi, les premières permettaient de faire sombrer les secondes rumeurs dans le néant.
Avant même que Isaac ne parte, les deux garçons prêtèrent un serment inviolable. Eadred ne parlerait jamais de ce qu'il avait fait ici, avec Isaac, à qui que ce soit afin de ne pas gêner sa vie future. En échange, Isaac ferait de même et ne parlerait jamais de ce qu'il savait sur le prince héritier et sa soeur jumelle. En bons termes, les amants se quittèrent.
Sans se méprendre, le départ de Isaac l'avait attristé, mais ce n'était pas de l'amour. Il y avait un fort attachement, mais qui ne pourrait jamais être qualifié d'amour, car le prince n'aimait que sa soeur jumelle. Il était lié à elle, lui disait-il et le pensait vraiment : il savait que ce serait ainsi jusqu'à la fin du monde... Leur lien, au-delà du sang, était plus fort que tout.
An 1008 (15 ans) - « Abaisses-toi et laisses-moi faire, Henri. » lâcha brutalement le prince, qui semblait prendre les devants dans cette initiative. L'Andas l'avait toujours attiré, depuis toujours même. À cette instant, dans leurs quartiers personnels, le prince se laissait violemment aller à ses pulsions.
« Que fais-tu, Eadred ? » demanda le blondinet à l'attention de son prince, sur un ton qui semblait personnel et amical. Les deux garçons avaient une grande proximité et se permettaient de se tutoyer.
« Je n'en peux plus de te voir te dandiner, dans ce pantalon qui fait ressortir tes formes. Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas laissé aller au sein d'un homme et... tu me plais. » prononça simplement le prince héritier, avant de brutalement pousser Henri pour qu'il ne s'abaisse.
La nuit fut courte mais intense, pour les deux garçons. Henri fut peut-être contre l'idée, la première fois, mais les nuits qui suivirent, cependant... Laissèrent bien voir qu'il appréciait cela. Les deux hommes recommencèrent si souvent que cela ne pouvait plus se compter, intervertissant les places, s'amusant dans la plus grande excitation.
C'est aussi l'année-là que Eadred rejoignit l'école magique de Poudlard. Cela ne se fit pas sans raison : le roi voulait quelqu'un de confiance au sein de Poudlard, afin de voir comment cela se passait. C'était la première fois qu'une telle chose se produisait et le roi avait peur de voir son autorité sapée - et même que les élèves ainsi formés ne servent à une guerre prochaine. Il fut naturel pour le prince hériter de devenir l'assistant du grand Godric Gryffondor, l'un des fondateurs de cette école et professeur d'entraînement militaire.
Eadred se faisait bien à Poudlard, pouvant voguer entre l'école ainsi que le palais et l'île de Barra. À dire vrai, le jeune homme ne faisait que des allées-retours à longueur de journée : sa dragonne restait majoritairement à Barra - à cause de sa dangerosité - et il devait assister aux événements royaux. C'est tout naturellement qu'on lui avait appris le transplanage.
C'était aussi un bon moyen de rejoindre sa soeur, qu'importe où elle se trouvait. Car le prince héritier faisait tout pour être à ses côtés, afin de pouvoir profiter de sa présence. Il l'aimait, c'était certain.
An 1010 (17 ans) - Toute sa vie était rythmée par sa soeur, princesse royale qui étudiait au sein de l'école. Il profitait de ce lieu pour pouvoir ce qu'il désirait avec elle, car là-bas, peu se questionnaient. Ils avaient toute la vie devant eux et il espérait bien, un jour, pouvoir vivre davantage encore avec elle.
Eadred travaillait, désormais, à la mise en place de l'entente entre les créatures magiques et les sorciers, travaillant main dans la main avec son père.