Marchant d'un pas vif, une servante, portant une boite en bois, sur ses talons, Freya traversa le Palais Royal en direction des chambres de ses enfants. Arrivant devant une porte en bois massif et richement sculpté, elle frappa à la porte. Quelques secondes plus tard, une des servantes de sa fille ouvrit la porte et s'inclina dès qu'elle la reconnu Votre Majesté. Dit cette dernière, respectueuse, mais n'attendant pas la fin des formules de politesse; demanda: Ma fille est-elle là? Normalement oui vu l'heure. Elle devait se préparer pour les festivités en l'honneur de son anniversaire et celui de son frère. Oui mais elle n'est pas encore présentable.Allons bon! Je suis sa mère! Il n'y a pas de gêne entre nous!

Et sans attendre un mot de plus, Freya s'engouffra dans la chambre. Atheleys! Sa fille était là. Aussi jolie que d'habitude, même plus. Tu es superbe, ma chérie!

Pando

Freya portait une robe rouge, couleur de la passion et de la royauté, et ses cheveux, bouclés et brossés sur le côté, étaient parsemés de pierres précieuses. Elle n'avait pas encore mis le diadème royal mais comptait le faire après sa visite; juste à temps pour se rendre à la fête.
L'étoffe voletait à mesure de ses pas et s'arrêta net quand la Reine vit sa fille, la princesse Atheleys. Cette dernière était superbe avec ce teint pâle et ses cheveux clairs rappelant à Freya son pays natal, le Danemark. Sa fille était superbe et la reine ne se pria pas pour le dire une fois Anna, la servante de la princesse, partie. « Trouvez-vous ? Je me sens quelque peu ... Ridicule. Hnoss est tellement plus belle et Eadred bien plus princier que je ne le serai jamais. »   Freya sourit en disant: Hnoss est Hnoss et toi, tu es toi... Arrêtes de te comparer à elle. Vous êtes belles toutes les deux mais de manière différentes. Hnoss, sa fille aînée, avait surtout hérité de la partie anglaise de son patrimoine génétique - contrairement à ce que son nom laissait à penser - tandis qu'Atheleys...Elle avait cette touche du Danemark natal de la souveraine. Freya regarda plus attentivement la tenue de sa fille et, après avoir soupiré, elle dit: Tu veux que je dégrafe légèrement ton corset? Cela devait être un de seuls sujets sur lequel ses filles étaient absolument d'accords. L'une comme l'autre détestait les corsets! C'était compressant et, par conséquent, était inconfortable car cela empêchait de respirer comme on le voudrait.
Ne fais pas attention à ton père ce soir. C'est votre fête à Eadred et à toi. Tachez de vous amuser. Je sais que c'est compliqué: notre rang nous demande de nous comporter de telle ou telle façon...Mais tu es forte ma chérie. Histoire d'alléger leurs tâches respectives, Freya voulait se comporter en mère avec ses enfants et pas en figure lointaine comme elle avait déjà entendu dire que les reines se comportaient. Que cela soit avec Hnoss, Eadred, Atheleys ou Freyr, la simple pensée de se comporter comme une étrangère avec sa propre progéniture lui paraissait étrange. Mon frère, le Roi du Danemark, et son épouse vous ont envoyé des cadeaux! Je suis sure que tu vas aimer et...Freya sourit: J'ai aussi un cadeau à te faire Atheleys...Mais je préfère le faire maintenant.

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« Ne regrettez vous pas, Mère, que je ne ressemble pas davantage a elle et à mon frère ? » Ayant déjà eu une fratrie, Freya s'était aussi piégée plus d'une fois dans l'enfer de la comparaison entre ses membres. Elle sourit et dit: Qu'est-ce que tu me chantes là? Ecoute, vous êtes les enfants du roi et toi, ta sœur et tes frères; vous sortez tous de mon ventre, du même moule, mais ce n'est pas pour la cause qu'on vous demande de tous vous ressembler! Tu es une princesse superbe, Atheleys! C'est juste que tu ne le sais pas encore. Elle savait que sa fille cadette manquait de confiance en elle et se désolait de voir cela. Elle espérait que cet anniversaire lui permettrait d'aller mieux.

La voyant mal à l'aise, elle lui proposa de délasser son corset. « Par tous les dieux oui ! Je sens que vais être coupée en deux si vous ne le faites pas ! » Freya se glissa dans le dos de sa fille pour s'affairer à sa tâche. En voyant la solidité des nœuds, elle dit: Ta servante a plus de force qu'elle en a l'air! Elle détendit légèrement ces derniers ça va mieux? Freya pouffa et dit: Voilà un point sur lequel Hnoss et toi êtes d'accords! L'inutilité des corsets! D'un côté, je ne peux pas vous donner tord!

« Père vous a-t-il confié quoi que ce soit ? » Ha! L'inquiéter n'était pas le but. Elle soupira et dit: Tu le connais, il a son caractère. C'est juste que la dernière réunion des conseillers du roi a été...Un peu houleuse. Donc, il n'est pas de très bonne humeur. Je lui ai conseillé d'attendre un peu et de se calmer un peu dans ses appartements avant de se joindre à nous et que je m'occuperais du début mais...Il est le roi et estime qu'il doit être là depuis le début. Elle conclu en disant: Bref, ne t'inquiètes pas pour lui et profites bien de ta fête!

Pour détendre l'atmosphère, Freya lui dit que son oncle, le Roi du Danemark, leur avait envoyé un cadeau à elle et son frère...Et qu'elle en avait un aussi mais préférait le faire dans l'intimité. « Vraiment ? Oh Mère, ne me taquinait point, vous savez combien je suis impatiente. » Je t'ai déjà dit que tu pouvais m'appeler "Maman" en privé. Certains estimaient, le roi en particulier, que les enfants royaux devaient la vouvoyer et l'appeler "Mère" mais Freya trouvait cela terriblement austère. Alors, autant en public, elle comprenait - parce que, là surtout, elle était la souveraine plus qu'une maman - mais en privé, elle leur accordait le droit d'être plus intime avec elle. La reine sourit en voyant l'impatience de sa cadette et lui fit signe de s'asseoir.

Une fois fait, elle fit signe à sa servante qui portait toujours la boîte en bois pour qu'elle dépose son chargement sur la table basse devant laquelle elles étaient assises. Une fois fait, Freya l'ouvrit sans attendre et en dévoila le contenu: Des œufs de dragon. dit-elle. Le temps les a changé en pierre mais ils sont toujours aussi superbes. Elle poursuivit: Je les ai fait venir d'un clan de dragonniers. Ils n'ont jamais éclos. J'insiste auprès de ton père pour qu'il te laisse devenir dragonnière... Alors, j'espère que ces œufs t'aideront à prendre ton mal en patience: même si cela reste des fossiles.

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« J'imagine que vous avez raison ... »  Le ton de sa fille cadette la fit soupirer. Déposant délicatement ses mains sur les épaules de cette dernière, elle la tourna - sans la forcer - vers le miroir à pied qui trônait contre le mur entre la coiffeuse et le lit de la demoiselle. Regarde-toi Atheleys. Tu es une Princesse. Une porteuse de sang royal. Tu as une force incommensurable en toi. Tu es l'héritière de Merlin, un des plus grands mages qui aie existé, et des dieux nordiques, le destin qui t'attends est voué à ta force et à ta grandeur. Dit-elle d'une voix ferme mais douce, caractéristique d'un ton à la fois maternel et princier. Ne te compares à personne. Une princesse n'a pas à être comparée à qui que ce soit.
Son royal père lui avait lancé le même discours quand elle s'apprêtait à prendre le bateau en direction de l'Angleterre, accompagnant Brunhilde. Elle avait fait part au Roi de ses craintes et de ses réserves, craignant de ne pas être acceptée car trop différente de part ses traditions et sa façon de vivre auxquelles elle s'était pliée toute son enfance.
A la tête de son père, Freya avait cru l'avoir froissé. Une princesse de sang divin ne s'était jamais dévoilée à ce point-là, même à un membre de sa famille. Mais elle avait eu tout faux. Son père et elle avaient eu droit à une grande discussion à l'issue de laquelle Freya était sortie comme apaisée.
Et c'était dans cette même force qu'elle avait puisé quand on lui a annoncé qu'elle serait la prochaine Reine d'Angleterre. Freya avait eu peur certes. Mais en mémoire à sa sœur, qui n'aurait jamais désiré une guerre, elle avait tenu bon face à ses ennemis et leurs attaques aussi venimeuses que les serpents. Maintenant, plus personne ne remettrait sa position de femme, d'épouse, de mère et de reine de ce pays en doute.

« C'est exactement ce que je me disais quand elle tentait de me transformer en plaquette de beurre... Et comment ne pas l'être ! Je ne comprends pas comment on peut vouloir être ficelée là dedans.  » Je n'ai connu ce genre de vêtements que après être arrivée ici  Elle réfléchit. Les vêtements danois sont beaucoup plus... Confortables. D'ailleurs, il doit rester dans les réserves du château les tenues que nous portions, ma sœur et moi quand nous étions arrivées ici. La Reine ne faisait que très rarement mention de sa soeur aînée, la Princesse Brunhilde. Et, surtout, pas devant n'importe qui. La nouvelle de sa mort était - même plus de vingt ans après - trop douloureuse.  Bien sur, on a bien du vite les troquer contre des robes à la mode anglaise...Mais, si tu veux, je pourrais te les montrer. Ils pourraient te plaire. Et cela reste des vêtements royaux bien que plus... Traditionnels. Les vêtements typiquement nordiques, même ceux de la famille royale, étaient réputés pour être plus "pratiques" qu'"esthétiques" même si, en fonction de qui le porte, ils pouvaient être plus luxueux pour montrer la richesse ainsi que la renommée du propriétaire. De plus, au Danemark, en faveur de leurs traditions vikings, on essayait de les rendre le plus confortables possibles en vue des batailles... Même les vêtements féminins. Dans son pays d'origine, une femme apprend à manier l'épée par crainte de mourir par elle. Elles sont appelées "skjaldmö".


« Peut être aurait-il du vous écouter ... J'essaierai de ne pas avoir de conduite inconvenante cette fois ci. » Elle soupira: Je suis désolée de t'avoir inquiété, ma chérie. Ni penses plus et va t'amuser... Et de toi à moi, je trouve sa réaction disproportionné... Tu n'as fait qu'aller voir les pégases.   Dit-elle d'une voix taquine.  « Savez vous si Eadred est déjà là bas ? » Aucune idée, désolée. Elle savait ses enfants très proches. Pour couper la conversation, elle annonça à sa fille qu'elle voulait lui offrir ses présents.
Elle dévoila son premier cadeau. Un coffret où reposaient trois oeufs de dragon. « Maman ! Il sont tellement beaux. » Elle sourit, heureuse de voir que cela plaisait à sa fille et quand sa fille vint se jeter dans ses bras, elle referma les siens sur le frêle corps de la princesse. C'était un moment d'affection rare au sein de la famille royale dans laquelle "le paraître" était très important. « Il n'y a de mot pour dire combien votre présent me touche. Merci. Milles fois. » Freya soutenait sa fille dans sa volonté de devenir dragonnière. Atheleys avait l'âme d'une guerrière. Sans contexte, elle n'était pas comme Hnoss.  « J'espère qu'étudier auprès de Godric Gryffondor apportera à papa de quoi être fier et accepter de me voir suivre les pas d'Eadred auprès des dragonniers. » Elle passa sa main dans les cheveux ondulés immaculés de sa fille. Je l'espère aussi ma fille. « Peut être sera-t-il plus confiant de savoir un tel homme présent pour m'apprendre ? » Le duc entraîne déjà ton frère. Et il ne m'en dit que du bien. Ta magie n'en ressortira que plus puissante. Elle soupira avant de dire: Je suis désolée Atheleys. Je te promets que j'essaie de convaincre ton père de te laisser partir et apprendre au côté des dragons. Je veux que tu y arrives si tu sens que là est ta place. Alors, j'espère que ces œufs t'aideront à prendre ton mal en patience. Elle fit signe à la servante qui l'avait accompagnée et tendit la main dans laquelle on déposa une boîte fine, comme un écrin. J'ai autre chose. C'est plus coquet. Elle l'ouvrit, dévoilant un collier ainsi qu'une paire de boucles d'oreilles. Ta grand-mère m'a offert cet ensemble, le jour de mon départ. Aujourd'hui, il te revient. J'espère que cela te portera bonheur.

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