-GAAAAAAAARDE A VOUS!

Le regard rivé droit devant elle. Alienor est calme et tout aussi déterminée que la voix qui s'élève de la part de cet homme. La jeune femme n'était pas habituée encore à ce genre de conduite aussi militaire. Élevée par une bande de voleurs, ils avaient leur propre façon de faire et de se conduire, mais tout avec une manière stratégique pour ne pas être pris pour des amateurs. Un sourire né sur ses lèvres sous les souvenirs qui viennent à prendre place dans son esprit avant de rapidement l'effacer pour ne pas trop plonger dans la nuée d'images qui prennent possession d'elle. Alienor ne voulait pas se rappeler d'un visage qu'on lui avait arraché parce qu'invariablement, elle viendrait à se souvenir du bébé perdu à trois mois de grossesse à cause de la haine et chagrin que les chrétiens ont fait naître dans son cœur.

-Repos.

Obéissante, elle s'exécuta bien que cette dernière remarqua que personne ne suivait le même rythme. Le manque d'entraînement et d'envie de vouloir se coordonner aux autres. Mais Alienor ne pensa pas à plus parce que son regard se contentait très bien de la vue qui se posait devant elle. Les jardins étaient un excellent lieu pour s'entraîner et pour une élémentaire de la Terre, elle ne pouvait que sentir l'énergie propre de Mère Nature lui conférer une sérénité que nul n'est parvenu réellement à lui offrir. Que cela soit parmi ses compagnons d'armes passés ou bien encore Helga même si elle lui portait un grand respect. Cependant, il y a des choses qu'on ne peut facilement gagner quand on a un vécu comme le sien. Son fiancé avait su lui offrir un début de bien-être parce qu'il l'avait accepté toute entière, telle qu'elle pouvait être. Il n'était qu'un humble forgeron martelant et travaillant le métal, mais il était tellement plus pour Alienor. Il était devenu son avenir, l'homme pour qui, elle était prête à baisser les armes parce qu'il voulait lui offrir un foyer. Mais tout ceci est à présent révolu, il fallait à la guerrière se tracer une nouvelle voie. Et bien que la souffrance soit toujours présente en elle, il lui fallait se battre au lieu de plonger plus loin dans les abysses sombres et profonds de ce malheur qui la hante jour et nuit.

-Recrue Alienor, approchez.

Le regard de la jeune femme se pose sur le professeur et elle s'avance vers lui d'un calme et déterminée. Sourire sur les lèvres, on pourrait lui prêter un caractère impertinent voir moqueuse, mais elle est ainsi depuis toujours. De ce fait, Alienor se fiche bien de ce que l'on peut penser d'elle-même s'il y a une limite sur les jugements surtout de la part de certains sangs-purs pédants et stupides qui seraient bien incapables de vivre à l'extérieur sans magie. Ils seraient si fragiles que les écraser serait tellement aisé.

Prenant ses lames, la jeune femme regarde la posture de celui qui sera son adversaire. Calme et observatrice, elle marche un peu pour tenter de comprendre sa technique et immédiatement, elle sait qu'il ne sera pas aisé de l'atteindre. Épée longue contre deux épées courtes, le calcul est rapidement fait. Il fera tout pour l'empêcher de trop s'approcher. Cependant, Alienor n'est pas aussi académique dans sa façon de combattre, ce sont des mercenaires doublés de voleurs qui lui ont enseigné le combat, donc il peut toujours y avoir une chance même infime.

-Commencez.

« Est-ce de la galanterie messire ? » S'amusa-t-elle à tire avant de se mettre en position et de débuter une suite de premier mouvement jouant même les saltimbanques à faire des sauts peu conventionnels, mais qui ont toujours su montrer leur propre efficacité. On ne peut pas dire que la jeune femme se retenait. Un combat, même lors d'un entraînement, restait un combat sauf que personne ne finissait embroché. Peut-être blessé, mais pas tué.

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Clairement, Alienor s'amusait dansant autour de son adversaire parce qu'elle voulait montrer de quoi elle était capable. Mais aussi parce que ce n'était pas le genre de personne à faire les choses à moitié. La guerrière prenait à cœur un entraînement apprenant même de ses défaites. Il y avait toujours du bon dans un combat tant qu'on n'y perd pas la vie. C'est ce que ses compagnons d'armes lui avaient enseigné au cours de sa vie. Alors, elle suivait également le même précepte. Dans certains domaines, Alienor parvenait à retenir les choses facilement, ce qui a conduit la jeune femme à passer de personne sans aucun savoir à celle qui peut à présent se vanter de pouvoir lire, écrire et compter. Même le latin lui semblait plus aisé. Il y a juste le cours de savoir-vivre où l'effort se devait être assidu. En fait, la vue de la bonne nourriture rendait vraiment inutile tout le reste. Elle ne comprenait pas pourquoi une femme comme se devait de faire autant d'effort en sachant qu'elle ne sera pas l'invité privilégié des grands de ce monde. Ce n'était pas le cas autrefois alors, pourquoi cela le serait-il dans l'avenir ?

Revenons toutefois au présent, et là voilà qu'elle poursuit sa danse, surprenant son adversaire malgré son style peu voir pas du tout académique. L'école de la vie étant la seule que nous suivons tous de gré ou de force. Celle-ci n'est guère la même partout. Ceux qui sont nés avec une cuillère d'or et d'argent dans la bouche ne peuvent pas se vanter d'avoir connu la même école qu'Alienor. Faire du mauvais du bon, ce n'est pas donné à tout le monde. Et malgré les malheurs qui ont jonché sa vie, Alienor persistait à croire que la vie valait la peine d'être vécu parce que des gens ont estimé qu'elle méritait de respirer encore.

Bien dépourvue à la fin, elle fut satisfaite de sa défaite parce que c'était la première fois que la jeune femme s'amusait autant, et ce, depuis un long moment. Durant un instant, elle avait l'impression de retourner auprès de ses camarades lors de duel amical.

-Je vous félicite recrue. Je comprends les rumeurs.

Amusé, Alienor inclina légèrement la tête pour le saluer à son tour et esquissa un sourire pour le remercier avant de retourner dans les rangs pour observer les autres se battre. Les niveaux étaient différents des uns et des autres, mais peu avaient la même expérience qu'Alienor, ce qui était normal. Cependant, elle devait admettre que certains possédaient un don et des capacités. Ce qui la faisait grogner cependant, certains sangs-purs qui se pensaient meilleurs que d'autres. Un sourire se dessine sur les lèvres de la guerrière quand le professeur joua un peu de dérision face à un sang-pur se croyant plus fort que lui. On pouvait voir la colère et la honte s'afficher dans son regard. Cependant, le professeur n'y prêta aucune attention, de toute façon, ce ne serait pas la première ni la dernière fois que cela arriverait. Il faut dire qu'Alienor essuyait ce genre de regard depuis l'année précédente, alors, elle avait eu le temps de rouler sa bosse et de se faire respecter. Certain l'appréciait d'autre pas, mais elle n'était pas ici pour devenir populaire. Seulement pour apprendre et faire honneur à Helga Poufsouffle qui lui a ouvert cette voie.

-Vous avez visiblement bien travaillés recrues. Godric aurait été fier de vous. Rompez.

Enfin, la fin du cour. Il faut dire que ce petit échange lui donné faim. De toute façon, Alienor adore manger et il faut dire qu'ici elle ne manquait de rien. Un rêve pour l'enfant des rues devant voler pour pouvoir manger. C'est une chose qu'elle n'avait plus besoin de faire même si ses différents talents étaient toujours autant présent. Ce ne sont pas des choses qui s'effacent aussi facilement.

-Suivez-moi recrue Alienor, j'aimerais m'entretenir avec vous.

S'apprêtant à partir, la jeune femme se stoppa pour faire face au professeur. Elle arque un sourcil en se demandant ce qu'il pouvait bien lui vouloir. La guerrière finit donc par le rejoindre se postant à ces côtés. Ce dernier gardant le même niveau qu'elle, ce qui voulait dire beaucoup pour Alienor. Dans ce geste, on pouvait comprendre que cet homme ne se sentait pas supérieur, mais préférait être à l'égal des gens. Cependant, ce n'était qu'une première impression et cela ne suffisait pas pour bien le définir.

-Intéressant ce petit échange. Ou avez vous apprit l'escrime?

« Êtes-vous sûr de vouloir le savoir ? » Fit-elle avec un léger sourire. Alienor n'était pas honteuse de sa vie passé. C'était ainsi que les choses se sont présentées à elle. Elle avait embrassé la voie de ses sauveurs et ces derniers n'ont pas hésité à la laisser voler de ses propres ailes pour emprunter un chemin différent qui pour lui apprendre plus d'elle et de ces étranges capacités qui ont entouré sa vie depuis qu'elle a 11 ans. « Une bande de mercenaires et de voleurs. » Répondit-elle enfin l'observant du coin de l’œil pour observer la réaction de l'homme. « Allez-y, donnez votre avis, mais je vous préviens. » Fit-elle en s'arrêtant pour lui faire face. « Évitez la critique, parce qu'ils sont ma famille et je prends assez mal les injures contre eux. » Qui pourrait accepter ce genre de chose après tout. C'est vrai que lorsque l'on dit mercenaire et voleur, cela outre les gens qui donnent tout de suite un mauvais avis et viennent à se méfier d'Alienor. « Vous comprenez maintenant les rumeurs à mon sujet. Le genre, c'est pas une bonne personne à fréquenter ou encore elle n'est pas fréquentable. Et encore, je suis gentille, j'suis sûre qu'il y a pire à mon sujet. » Elle hausse les épaules. À 29 ans, elle n'a plus vraiment le temps de se montrer aussi impulsive qu'il y a 10 ans. Mais c'est vrai que l'abus peut être très nocif pour ceux qui critiquent.

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-J'ai affronté bien des ennemis et eut bien des alliés recrue, n'ayez pas peur de l'avis qu'auront les autres de vous car ce n'est qu'une facette de votre être. Ne suivez que ce que vous dicte votre âme.

« Qui a dit que je me fiais sur les avis des autres ? » Fit-elle amusée. Si Alienor devait écouter tout ce qui se dit sur elle, elle pouvait déjà partir de Poudlard. La jeune femme savait qu'en venant dans cette école, elle viendrait à rencontrer bien des difficultés. Pas seulement dans l'apprentissage, mais également de la part des sangs-purs qui voient d'un mauvais œil la venue de ceux qui n'ont pas un sang aussi propre que le leur. En tout cas, une partie de ces derniers, d'autres se montrent plus ouverts et plus curieux ne demandant qu'à découvrir l'étendue des talents de ceux qui ne sont pas muni d'un sang aussi pur que le leur. Mais viendra un jour où la balance penchera d'un côté, où la pureté ne sera plus qu'un mot. Où il y aura bien plus de sangs-mêlés et de nés-moldus. Sans doute, continuera-t-on de les détester ou de leur ouvrir les bras, mais l'avenir continue d'être incertain. Alienor ne le savait que trop qu'il suffisait d'une personne pour changer le cours des choses entraînant d'autre à prendre la même direction. « L'essentiel est que je sais ce que je vaux. Je n'ai peut-être pas vécu d'une manière conventionnelle, mais pour survivre dans ce monde, il faut parfois faire certaines choses. Voler pour manger par exemple. Qu'est-ce qu'un enfant sans parents peut faire d'autre que cela. » La guerrière avait l'impression que l'homme qui lui faisait face pouvait nettement comprendre cette façon de vivre. Il a connu le monde sans magie, pas toujours des meilleurs, souvent plus cruel que le contraire.

-J'ai entendu des choses en effet. Des mauvaises certes, mais on m'a surtout fait l'éloge de votre potentiel, et force m'est de constater que vous n'avez rien d'une débutante. J'était intrigué de savoir qui avait put vous apprendre tout ça.

Un sourire sincère se dessine sur les lèvres de la rousse. Elle était touchée qu'on ait pu faire des éloges sur elle même si cette dernière se demandait qui a pu parler d'elle hormis Helga Poufsouffle. « Je vous remercie pour ces paroles. J'ai travaillé dur pour atteindre ce niveau. » Même si elle sait très bien qu'elle avait encore des choses à apprendre. La vie est un apprentissage, un professeur qui ne cesse d'étonner et de démontrer que rien ne se finit réellement.

-Si ce sont des voleurs et des mercenaires et bien soit, vous n'êtes plus avec eux, mais avec nous maintenant. Le don de plusieurs familles n'est pas donné à tous, et quand vous les retrouverez, vous aurez vos propres histoires à conter.

« Ils ont toujours su qu'à un moment donné, je finirais pas choisir une autre voie. Il y a des choses qu'un simple moldu ne peut pas m'apprendre. » Ces derniers ont toujours eu vent de la particularité de la jeune femme, mais au lieu de la rejeter, ils ont plutôt appris à la comprendre tout en gardant fermement le secret. De toute manière, il serait malvenu pour des rejetés de la société d'agir de la même manière avec une gamine qui au fond, n'a fait que survivre tout comme eux. « Autour d'un bon feu et d'un bon repas de préférence. » Ajouta-t-elle avec une joie honnête dans la voie.

-Mais ce n'était pas ce dont je voulait m'entretenir avec vous. Voilà un an que vous êtes ici, vous avez eut le temps de faire vos preuves. Ceux qui s'intéressent à vous le font pour de bonnes raisons. Et je partage leur intérêt.

Alienor fit silence. Son sourire avait disparu pour laisser place à une attitude plus sérieuse et concernée. Les paroles du professeur d'escrime lui firent comprendre que son avenir commençait à se jouer, plus tôt que prévu. Et pourtant, la jeune femme estimait qu'elle avait encore beaucoup à apprendre de ce monde et plus que tout, de cette magie qui serpentait ses veines. Elle l'avait accepté dès son éveil et voilà que la jeune femme avait trouvé la possibilité de faire grandir son don à la hauteur des hommes et des femmes qui enseignaient à Poudlard.

-Que diriez-vous de quelques cours particuliers? Un vieux vétéran comme moi aura sans doute quelques trucs à vous montrer.

« Ce serait un véritable honneur pour moi que d'apprendre avec vous. L'un de mes compagnons avait pour habitude de dire, que l'apprentissage ne se finit jamais parce qu'il y a toujours à apprendre quelque part ou de quelqu'un. » Oui, une bande de philosophes sans grande manière, d'où les difficultés de la jeune femme sur ce point. Comme elle plaignait la pauvre Rowena Serdaigle de lui apprendre les règles de bienséances ou bien de savoir converser en bonne société. Mais Alienor était persuadée de ne jamais partager la table d'un vicomte ou encore d'un baron. Pourquoi apprendre alors ? Ce n'est pas dans le cœur des batailles, qu'elle va jouer les bonnes dames et faire preuve de politesse. « Je n'ai pas une manière très académique de me battre, je l'ai largement remarqué depuis que je suis ici et plus encore avec vous plutôt. Il serait peut-être temps d'apprendre vos règles de combats. Je doute que je puisse vous apprendre quoi que ce soit des miennes, elles sont un peu trop différentes. » Et c'est peu dire, la jeune femme avait l'air de danser tout autant que de jouer les saltimbanques pour amuser la galerie. Avec le temps, Alienor avait adopté son propre style de combat apprenant des mouvements qu'elle manipulait à sa guise pour avoir le moins de faille possible dans sa manière de combattre. Mais personne n'est infaillible, même pas l'homme qui se trouve en face d'elle. « Quand commençons-nous ? » Demanda-t-elle plus qu'impatiente de débuter un entraînement privé avec un vétéran tel que lui.

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Il n'y avait rien de plus exaltant pour Alienor que d'apprendre. Jusqu'à ce qu'il y a plusieurs années, son monde était complètement fermé à cause de son niveau dans la société. Certes, elle avait un apprentissage que rien ne pouvait surpasser, mais le manque d'éducation pouvait se faire sentir dans bien des domaines. Elle se sentait autrefois au plus bas, misérable même. Lire, écrire, compter, rien de tout cela n'était à sa portée. Enfin, si compter, elle savait sinon elle n'aurait pas su le faire avec l'argent que ses compagnons d'armes et elle ont pu amasser. Pas honnêtement certes, mais qu'est-il possible de faire pour des gens comme eux ? Des labeurs dans un champ ? À travailler la terre jusqu'à l'épuisement total ? Non merci, Alienor voulait mourir avec honneur et pas parce que son cœur aura lâché sous un soleil de plomb ou une pluie diluvienne. Depuis son enfance, la jeune femme était attirée par l'action et le frisson. Elle a grandi comme gamine des rues, à voler pour pouvoir manger, à tenir tête aux coups qu'elle pouvait recevoir. La mort, elle la connaît autant que ses lames. Elle a failli la rejoindre à plusieurs reprises, mais toujours, elle a su l'avoir en beauté. À moins que la Faucheuse ait décidé que son destin mérité mieux que d'être coupé par sa faux vicié par tant de sang versé. De corps tranché pour en récupérer l'âme.

Alienor se savait différente depuis toujours et cette impression s'est révélée plus vraie encore lorsque ses 11 ans sonnèrent. La magie avait circulé dans son corps tel un frisson qui vous parcourt quand le froid se fait sentir. Le bout de ses doigts fourmillait d'un savoir inexploité. Son attachement à mère nature était fort, mais il le devint que plus encore. Chassant par nécessité et juste ce qu'il fallait. Remerciant la nature pour les bienfaits apportés et qui lui a permis de toujours trouver de la nourriture quand les vols se révélaient infructueux. Quand la maladie frappait ou qu'une blessure se dessinait sur son corps, Alienor savait quoi faire grâce à l'enseignement d'une pauvre vieille que l'église à humilié et exécuté pour acte de sorcellerie. Connaître la nature semble être dangereux de nos jours.

Tout ça pour dire, qu'elle n'avait plus à se cacher et ni avoir honte de quoi que ce soit. Grâce à Helga, la jeune femme avait su obtenir beaucoup de savoir et sa venue à Poudlard n'était que la concrétisation des efforts qu'elle a pu fournir. Et autant dire qu'elle en a fait beaucoup autant dans sa scolarité que dans sa vie privée. Car même si la jeune femme riait et possédait une bonne humeur, elle n'en restait pas moins une femme ayant beaucoup perdu, fiancé et enfant. Il n'y avait pas sort plus pire pour elle. Même la mort n'était pas effrayante, juste un passage pour une prochaine vie. Une continuité, voilà tout.

-Tout dépendra de vos cours actuels et bien sûr de ceux que je dois assurer aux côtés du Duc Gryffondor. Mais je ne doute pas que nous saurons trouver notre bonheur. Je vous apprendrait bien évidement des méthodes plus académique, mais aussi quelques petits coups bas toujours utiles, même si vous semblez déjà bien versée dans l'exercice.

Plus ou moins rapidement, Alienor tenta de revoir mentalement les cours qu'elle pouvait avoir reproduisant ainsi son emploi du temps. « Le samedi après-midi, c'est un jour sûr pour moi. Ensuite, je dirais sans erreur, le mercredi matin. Si je pouvais me passer des cours de savoir-vivre, ça me donnerait encore du temps pour m'entraîner avec vous, mais c'est un cours obligatoire et puis... Il y a souvent de la nourriture. » Alienor était reconnu pour sa gourmandise, son plaisir de déguster des mets à la fois simples, mais aussi raffinés. Une sorte de compensation après toutes ces années à ne pas pouvoir manger à sa faim.

-Pour l'heure, je vais surtout vous conseiller des ouvrages, quelles langues pouvez-vous lire?

« Grâce à Helga, je peux autant lire notre langue que le latin. » Autant dire qu'elle a étonné quelques personnes à son entrée ici. Tous ne savent pas lire, mais grâce à Dame Poufsouffle, Alienor a su se démarquer et n'obtenir qu'une année d'apprentissage littérature et d'études primaires. Et puis lire en pleine nature à quelque chose de plutôt serein, d'unique même. « Quels sont ces livres ? »

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L'impatience grondait dans les chairs de la guerrière, mais elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas réclamer un nouvel entraînement dès cet instant. Il lui faudrait attendre le samedi pour peaufiner plus académiquement son art du combat. Mais, elle ne souhaitait pas pour autant ce qui la distinguait et la rendait différente, voir peut-être un peu unique. De toute manière, elle se refusait de changer juste pour adopter un seul style. La capacité d'Alienor était de faire un mélange pour laisser le moins de chance à son adversaire pour découvrir ses faiblesses.

-La nourriture est une bonne motivation, tout comme le bon hydromel. Ce sera donc les samedis. Vous viendrez en salle de duel et nous affûterons ensemble vos talents.

Hochant la tête, Alienor le regarde avec un léger sourire sur les lèvres. Comment pouvait-elle le contredire tant sur la nourriture que la boisson. Ce n'est pas une élève de la maison Poufsouffle pour rien non plus. Et puis avec le temps, Alienor sait apprécier la bonne nourriture parce qu'elle n'a pas pu manger à sa faim étant gamine. Et faire la fine bouche, ce n'est vraiment pas pour elle. Alors, quand elle remarque le gâchis des gens de la haute, elle se dit souvent qu'il devrait au moins rester 7 jours à devoir survivre comme elle l'a fait durant des années.

-Vous lirez donc "de la lame courte" par Edgar de Bowers, c'était un grand chevalier, redoutable dans les espaces clos. Vous y comprendrez les usages de base d'une lame courte et surtout les multiples avantages de leur usage si on sait tromper la vigilance de l'autre. Je vous conseille également "Magica Ferrum" de Roland du Gevaudan. Deux traités qui seront une bonne introductions à ce que nous travaillerons.

Rapidement, Alberic lui confit les livres qu'elle devrait lire. Elle ne déchante absolument pas. Le plaisir de lire lui est venu quand elle a commençait à apprendre. Les gros volumes ne lui font pas peur, au contraire. Alienor a tendance à lire entièrement un livre même si ce dernier se révèle barbant.

-Nous verrons dans un premier temps comment manifester votre magie dans votre lame et en user au combat.

Alors qu'Alienor le voit retirer son épée du fourreau, elle en voit la flamme s'enflammer. C'est un tour qui doit faire voir des étoiles dans les yeux des plus impressionnable, mais à 29 ans, la jeune femme parvient à se contenir restant malgré tout admirative du talent du chevalier. « Vous pensez que ce soit possible avec la magie de la terre ? » Elle n'en était pas très convaincue pour dire vrai, mais il faut dire que la magie est un mystère en soit qui promet autant beauté que cauchemar.

-Vous n'êtes bien sûr pas obligée de m'imiter, mais croyez moi, peu de sorcier développe la capacité de se battre sans baguette, vous saurez les surprendre.

« J'veux bien vous croire. L'effet reste impressionnant, c'est vrai. La crainte naît sans nul doute. » Comment dire le contraire après tout ? Alienor esquisse un sourire quand les flammes disparurent. Cela devait demander une certaine concentration et une petite dose d'énergie non-négligeable. « C'est de la magie informulée, c'est ça ? En tout cas, pour préparer de la viande à la broche, ça doit être utile. » Fit-elle en partant dans un grand éclat de rire. Alienor restait une Poufsouffle, bonne vivante et positive. Même si son histoire restait d'une grande tristesse. « Non, mais plus sérieusement, je cherche toujours à peaufiner mes techniques, donc si ça peut donner autre chose, je ne vais pas refuser une offre aussi généreuse. Je veux me rendre utile pour le monde magique, mais je n'ai pas encore trouvé comment. »

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-Je vous avoue ne pas être un mage talentueux, je n'ai toujours pas de baguette d'ailleurs, mais si j'ai put aller si loin sans, je ne doute pas que vous ferez des miracles, d'une manière ou d'une autre vous aurez l'occasion de prouver votre valeur.

C'était tout ce que souhaitait Alienor. Se faire une place dans le monde magique et défendre son sang. Prouver que même s'il n'est pas pur, il en vaut tout autant que ces derniers. De toute manière, on ne peut pas féliciter certains sang-purs sur leur manière de faire qui ne vaut pas mieux que les moldus qu'ils n'ont pas dans leur cœur. Ils agissent souvent en traître et aime le complot. N'est-ce pas le comportement de tout être humain jonchant cette terre ? Ils ont beau dire qu'ils valent mieux que les moldus, mais au fond, ils sont loin d'être aussi différents. Dites cela à un sang-pur et vous aurez un regard d'une haine sans pareil. Surtout ceux qui prônent la pureté du sang. Alienor a entendu pas mal d'histoire de sang-pur capable du pire envers les personnes de leur propre famille pour être tombé amoureux d'un moldus. On murmure qu'ils sont capables de tuer et d'effacer toute trace de cette rumeur. Mais Alienor restait persuadée que ce n'est qu'une partie de l'iceberg. La face immergée doit être bien pire encore.

« Au tant dire que j'ai dû travailler longuement avant d'avoir ma première baguette. Et ça ne fut pas facile, j'étais plutôt dissipée comme élève, mais au final, Helga a pu constater le fruit de ces efforts titanesques. » Et c'était peu de le dire. Entre sa douleur récente, l'incertitude de son avenir, Alienor acceptait de faire un minimum d'effort avant de reprendre totalement courage en la vie et les hommes.

-Si vous souhaitez déjà y penser, je vous conseille de pratiquer une forme quelconque de méditation, je pratique personnellement la prière, elle m'a permis d'en apprendre beaucoup sur mes pouvoirs, je les ais même crus donnés par Dieu au début.

Alienor a un rire un peu moqueur, pas envers lui, mais envers le simple nom de Dieu. « Un chrétien chez les sorciers... On vous brûlerait ou bien, ce serait la pendaison si on savait ça chez les moldus. » La jeune femme croise les bras en s'appuyant contre le tronc d'un arbre. « Je n'aime pas Dieu, j'ai vu trop de meurtres fait en son nom. J'ai vu une vieille femme se faire brûler parce que selon l'église, elle faisait des choses bizarres. C'était simplement une vieille qui connaissait très bien la nature et qui savait quelle racine pouvait nourrir, d'une qui empoisonne ou encore de celle qui soigne. » Alienor le regarde. « Votre Dieu est un tyran si on doit se fier à ceux qui le vénèrent et qui font justice en son nom. » Elle ne dit rien pour son fiancé et encore moins ce qui s'est passé pour son bébé. Non, elle ne dira rien. C'est pas le moment. « J'connais un truc qui vient de Chine, un frère d'armes qui me l'a appris pour canaliser tant ma colère que ma tristesse. C'est plutôt efficace, j'me contenterais de ça. »

-Mais il existe d'autres méthodes bien sûr. Là encore, trouver votre propre voie, votre propre manière de faire, est le meilleur moyen de réussir, l'académisme ne doit être qu'un socle qui consolide votre manière de faire.

« J'ai pas tant envie d'agir exclusivement de manière académique, je veux juste apprendre pour le mélanger à mon style et peaufiner mon art. C'est comme ça qu'on s'améliore. L'un de mes compagnons m'a souvent dit. » Elle prend la posture du vieux chinois et tente d'imiter sa voie. « Gamine, n'oublie jamais qu'on reste des élèves tout au long de sa vie. » Elle regarde Alberic et rit un peu. « C'est la seule phrase potable que j'ai pu comprendre sinon il est plutôt énigmatique quand il s'y met. » Elle se racle la gorge. « En fait, désolé de la question, mais vous avez un vœu en tant que chevalier non ? Quel est-il ? »

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Il y a beaucoup de choses qui dépassaient Alienor dans la religion que suivait Alberic. Des zones d'ombre que les hommes traduisaient à leur manière et pas de la meilleure façon qui soit. Ils font plus de mal que de bien. Trop de gens ont souffert et continu à souffrir des actes perpétré par ces derniers. Alienor ne peut que se souvenir de la perte de cette pauvre vieille femme, de son fiancé qui a engendré la fausse-couche de son bébé. Instinctivement, elle porta la main à son ventre à présent vide de toute vie. Cela a été dur de sentir un vide alors que la vie commençait à se développer en elle. Alienor avait aimé son bébé au moment même où elle su qu'elle était tombée enceinte de l'homme qu'elle aimait. Alienor était jeune et ses émotions avaient été des plus vifs quand son fiancé a été brûlé sur le bucher au nom de Dieu. Ses compagnons d'armes ont dû l’assommer pour qu'elle ne fasse rien de stupide et quand deux mois sont passés et que la fausse couche a sonné, ce fut la fin de toute une période pour la jeune femme. Il lui arrive d'en souffrir, mais moins qu'autrefois. Il lui fallait continuer de vivre parce que c'est pour ça que son fiancé s'est sacrifié. Pour qu'elle puisse vivre et continuer son destin là où il a su que le sien était terminé.

-J'ai fait vœu de chasteté, j'ai décidé de sacrifier ma lignée sur l'autel de la chevalerie et de ne pas succomber à la tentation de la chaire.

« Je croyais que donner et permettre de donner la vie est un don de Dieu. Alors, pourquoi faire vœu de chasteté ? N'est-ce pas un peu contradictoire ? »

Définitivement, Alienor était perdu face à une telle décision. Ce n'était pas une question de succomber au plaisir de la chair, mais de s'offrir à l'amour de sa vie. Lui permettre de faire une lignée par amour et non par désir d'un corps qui en veut un autre.

« N'est-ce pas plus beau de promettre de s'offrir à la seule femme de sa vie plutôt que de promettre un vœu de chasteté ? Votre Dieu demande-t-il autant de vous ? »

De toute façon, même parmi la religion des anciens, la jeune femme avait dû mal à comprendre certaines choses. Après tout, il y avait des prêtresses qui faisaient le même vœu, mais c'était assez stupide pour elle. Alors, Alienor préférait suivre la religion à sa manière, d'honorer chaque dieux et déesses comme il le faut, sans non plus s'empêcher de vivre sa vie pleinement.

-Mais un chevalier se doit surtout de porter les armes pour son seigneur, de défendre sa maisonnée et ses biens contre toute menace. J'ai servi de nombreux maîtres, mais le Duc Gryffondor est le meilleur d'entre eux. J'ai donc aussi juré cela. Mais la liste exactes de mes voeux est longue, ceux là sont les plus important.

« Là, c'est quelque chose que je comprends. Mais pour le reste non. Attention, même la religion des anciens que je suis me paraît bien compliquées. Donc, je fais à ma manière tout en respectant les préceptes de mes dieux et déesses. »

-Pas très impressionnant n'est-ce pas? Les voeux de bravoure et de purification des infidèles sont plus répandu, mais j'ai toujours trouvé que cela n'avait rien de très contraignant, j'ai préféré sacrifier quelque chose, on peu dire que cela m'a bien réussi.

« Qu'est-ce qu'un infidèle selon votre religion ? » Là est la question. Parce que le monde des moldus prenaient les choses à leur manière et ce n'est pas la plus logique et juste qui soit. Il n'y a qu'à voir les massacres perpétraient au nom de Dieu. Est-ce que ce Dieu demande autant de la part de ces fidèles ? Alienor ne pensait pas qu'il soit un être aussi méprisable et mauvais. Mais c'est ce que font les hommes qui le rendent ainsi au regard de ceux qui suivent des religions différentes. « Sacrifier. » Ce simple mot fait renaître de mauvais souvenirs dans la mémoire de la jeune femme qui se laisse doucement choir sur le sol pour observer ce qui se trouvait devant elle, sans véritablement se concentrer sur un point précis. « C'est dommage de prendre une telle décision. Mais bon, c'est la vôtre. Cependant, je continue à croire qu'il n'y a qu'une seule chose que j'aime dans les préceptes de votre religion. C'est que donner et permettre de donner la vie est le plus beau cadeau que l'on peut offrir à Dieu. » Elle esquisse un léger sourire. « Et c'est vrai. » En tout cas, si on lui avait permis de donner la vie, peut-être qu'elle aurait cru à ce Dieu pour qui les gens ont mal agi et offre une si mauvaise réputation dans le regard des êtres comme Alienor.

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