C'est une journée tranquille qui commence. Certes tu as des cours à donner jusqu'à dix heures mais après, ton après midi est totalement libre. Tes élèves partent en excursion avec des soldats afin d'aller visiter tu ne sais quoi, n'ayant pas prêté l'oreille à ce qu'on t'a dit hier à ce sujet. Ainsi tu penses en profiter pour travailler quelques potions difficiles que tu as besoin de réussir pour tes cours mais aussi pour honorer quelques commandes, que des grands nobles t'ont passés il y a déjà quelques jours. Et tu n'aimes pas le fait d'être en retard alors tu vas devoir honorer tes clients et ça, très bientôt. Ainsi tu termines de donner ton cours et tu rentres dans tes appartements, ta chambre des secrets qui est vide à cette heure-ci car Godric donne un entraînement très poussé à ses futurs soldats. Tu passes dans le parc et l'observes une seconde, torse nu et le corps luisant de transpiration à force de se donner du mal. Cela te fait sourire avant que tu ne rentres dans ta petite chambre privée, où t'attend ton petit basilic qui s'éveille de son long sommeil au moment où tu passes la porte. « Neera, ma chérie. Comment vas-tu ? » Le basilic se lève et ondule vers toi alors que tu t'approches et que tu la prends dans tes mains. Elle est encore petite, ne faisant que la longueur de ta main pour l'instant. Et elle est fragile ainsi que très sensible, tu refuses pour le moment de l'emmener en cours avec toi. Ainsi tu la laisses ici quand tu n'as qu'une heure ou deux de cours, afin qu'elle dorme tranquillement et dans le silence apaisant de ton chez toi.

Puis tout en la tenant, tu te diriges vers une petite boite dans laquelle tu ranges de la viande coupée en morceaux fins et minuscules, que tu gardes au frais avec un sort permanent. Tu en sors deux morceaux et sans attendre, tu donnes le premier à ton reptile qui se met à le gober avec appétit. Tout en faisant cela tu entends la porte de ton appartement qui s'ouvre mais tu ne te retournes pas, te disant que le nouvel arrivant va sans doute se déclarer bientôt. Après tout, vous n'êtes que trois à pouvoir entrer ici. « Père ? Etes vous là …? » Tu souris aussitôt en reconnaissant la voix de ton fils. Alors tu te tournes et tu t'approches de lui, sortant de ta petite cachette en tenant toujours Neera contre toi. « Mon fils adoré ! Qu'est ce qui t'emmène ici en cette fin de matinée ? » Dis-tu en t'approchant encore et en lui offrant une étreinte brève et virile. « Comment vas-tu ? » Que tu demandes avant de donner le deuxième morceau de viande à ton reptile.  

Tu connais ton fils mieux que personne et ce n'est pas peu dire. Tu sais d'un regard si il va bien, si il est torturé, triste ou mélancolique, si il veut parler ou au contraire si il a besoin de calme et de solitude. Ton fils, tu l'as tenu dans tes bras dés qu'il est venu au monde, tu as juré devant tous les dieux de le protéger au péril de ta vie quand sa mère a rendue l'âme. Tu l'as veillé à chaque nuit, chaque fois qu'il toussait, que son front te semblait trop chaud ou que la température de la pièce où il dormait était trop froide. Plus d'une fois tu t'es endormie à côté de son berceau, te réveillant en sursaut dés qu'il bougeait, dés qu'il respirait trop fort ou dés qu'il quémandait un biberon de lait. Jamais on ne pourra remettre en doute l'amour que tu as pour lui, ton unique fils, ton unique enfant, que tu as protégé et aimé, jusqu'à ce que Helga vienne passer quelques semaines chez vous et qu'elle prenne la place d'une mère qu'il n'avait pas eu. C'est vrai que tu avais besoin de sommeil, toi tout jeune père et tout jeune veuf, tu en faisais sans doute trop mais tu craignais qu'il lui arrive malheur si tu le laissais une seconde entre les mains d'une nourrice. De ce fait, aucune nourrice n'a pu se vanter d'avoir élevée ton enfant, tu es le seul responsable. Toi et tes amis, qui ont agis comme un oncle pour Godric, une tante pour Rowena et une mère pour Helga. Des gens en or, qui ont fait de ton fils un être charmant, intelligent et doué en magie, ce qui te rend fier chaque jour quand tu le vois prendre place dans ta classe pour ses cours de potions.

Et ton fils a quelque chose sur le cœur, tu le sais. Et tu sais aussi, qu'il ne prendra qu'une minute avant de tout te lâcher, car il ne sait pas garder des choses pour lui quand il est en face de toi. « Je suis éperdument amoureux de Jewel Gryffondor. Et je ne sais absolument pas comment réagir car il y a Godric et vous, puis son engagement religieux… » Tu te figes aussitôt avant de poser tes yeux sur le dos de ton fils, vouté comme si il attendait une sentence. « Attend, reprend doucement et dans l'ordre. Tu as des sentiments pour Jewel ? Quand l'as-tu réalisé ? Est-ce réciproque ? » Que tu demandes doucement avant de t'asseoir dans un des fauteuils de la pièce. « Que veux-tu dire par Godric et moi ? » Que tu demandes, craignant la réponse. Vous êtes pourtant si discret, non ? « Et son engagement religieux... Ses vœux n'ont pas encore été prononcé, tu le sais. »