L'air palpité sous l'orage de fin d'été qui s'amorçait sur le ciel d'Irlande sans qu'il ne reste ni l'arc-en-ciel ni les sacs d'or en bas comme le racontaient les légendes moldus. Les nuages s’amoncelaient au moins autant que les soucis dans l'esprit d'Artemis Dumbledore alors qu'on lui tressait les cheveux dans une savante quadruple tresse qu'elle ne voyait même pas. Tout comme la robe bordeaux tirant sur le pourpre dont on l'avait revêtu sans même que son avis ne lui soit demandé, sa mère ayant décidé à sa place. Bien évidemment son épée devait rester dans sa chambre, c'est à peine si on lui laissait emporter avec elle sa baguette. Les yeux verts perdus dans le miroir tout en bronze rendu dans lequel même son reflet avait oublié de s'agiter. Elle se sentait nue et surtout sans défense. Même Aisling n'avait pas eu l'autorisation de l'accompagner, un regard de son père avait fait mourir les idées de protestation avant même leur naissance dans son esprit alors la thaumaturge avait courbé l'échine sans un mot, une main sur le cœur.
Si la devise des Dumbledore ceignait parfaitement à la fille aînée du duc de Leinster au vu de sa ténacité, on aurait aussi pu lui accoler aussi haut que l'honneur. Artémis et son honneur. Artémis et son devoir, ils laissaient leurs traces sur sa peau sous la forme des cicatrices du combat. Mais le feu sauvage de la rousse se laissait bien plus diriger lorsqu'il s'agissait de combattre que quand elle devait représenter.
« L'heure est venue Lady Artémis ». Le soupir ne franchit pas ses lèvres en se contentant de se lever pour transplaner devant la demeure du sang-pur dont elle avait oublié le nom. Heureusement qu'on lui avait laissé un papier avec la liste des invités et leurs caractéristiques. Aucune envie de faire un faux pas.
Artémis ne pouvait qu'être satisfaite d'être accompagnée d'Henri Andas qui avait la gentillesse de lui servir de couverture et de cavalier. La volonté de son père de la marier était une évidence, elle savait que c'était son devoir mais la simple idée de frôler un homme de cette façon et dans ce but la laissait. D'un geste de la main, elle chassa cette idée pour se présenter devant Henri avec une révérence avant de le détailler d'un regard. Il était charmant sans le moindre doute avec les traits fins de son visage d'ange encadré par des cheveux blonds et rehaussé par des yeux bleus éclairant son visage. Il y avait une telle douceur dans ce visage amical qu'un des rares véritables sourires d'Artémis éclaira son visage, timide comme s'il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait sur ses lèvres rosés.
« Lady Artémis, c’est un honneur et plaisir de vous revoir. Vous êtes en beauté ce soir. Puis-je vous proposer mon bras ? »En inclinant la tête, la demoiselle de Leinster saisit son bras. Ils étaient comme deux anges perdus en enfer aucun n'ayant envie d'être là. Pourtant, rien dans ce qu'il disait ne la faisait frémir ou frissonner comme une jeune fille en fleur. La principale raison était que rien en la demoiselle ne sentait la fleur bleue tant elle était peu attirée par les relations amoureuses. Puis ils allaient en représentation et même si c'était Henri, les mots glissaient sur elle comme dans tous les événements de représentation.
« C'est un honneur de l'accepter, Lors Henri. » Juste avant d'entrer dans la salle de réception, Artémis marqua un coup d'arrêt.
« Prêt à entrer dans la fosse aux dragons ? » Un air dépité s'afficha sur le visage de la rousse en se tournant vers Henri.
«Toi comme moi aurions préféré un combat mais sans doute est-ce cela notre combat. »AVENGEDINCHAINS