ft Ombellyne M. MacKenzie
Il y avait de nombreux avantages à être l’assistant d’un professeur à Poudlard, surtout de l’un des directeurs. Comme par exemple l’accès à certains lieux du château inaccessibles aux élèves, ou un accès total à la bibliothèque de l’école. Cela valait bien les heures passées à corriger des copies ou à faire du soutien scolaire à des élèves en difficulté. Ou encore à manquer de se retrouver chauve à cause d’une potion mal exécutée par un de ces élèves en question. En réalité, il aimait beaucoup son travail à temps partiel, et il pourrait presque envisager de devenir plus tard. Presque. Il avait toutefois des objectifs à atteindre, et a priori enseigner à Poudlard n’était pas compatible. Mais qui savait ? Le futur recelait bien des secrets que Kendrick n’étaient pas apte à supputer. Il avait pourtant des dons au-dessus de la moyenne, entre sa legimancie, et sa capacité à communiquer avec les défunts. Des dons qu’il avait appris à perfectionner, pour s’offrir la possibilité de monter les échelons de la société. Déterminé comme il l’était, il avait également approfondi sa connaissance en matière de magie rouge, la forme de magie avec laquelle il avait le plus d’affinité. Certes, quand la question lui est posée, il ment sans honte, et prétend faire de la magie de la terre. Pour une raison qu’il ne saurait expliquer, la magie rouge met la plupart des gens mal à l’aise, alors que ce n’est que de la magie comme n’importe quelle autre forme. Probablement parce que cette forme de magie était plus insidieuse, et que les gens n’aimaient pas l’idée d’être manipulé. L’idée faisait sourire Kendrick, qui savait parfaitement que n’importe qui pouvait se faire influencer, avec ou sans magie rouge.

Le fait était qu’étudier cette magie devait se faire avec discrétion, pour ne pas s’attirer l’hostilité des autres. Alors il s’était mis au point un petit atelier, dans une pièce discrète à l’entrée dérobée, pas très loin de la bibliothèque où il pouvait emprunté toutes les livres de magie rouge qu’il souhaitait, sans rendre de compte à qui que ce soit. Autant dire que peu de gens avaient déjà mis les pieds dans cette pièce, seuls quelques élus qui s’intéressaient comme lui à cette forme de magie. Kendrick aimait jouer les mentors, ou à défaut, échanger les connaissances acquises avec les autres pratiquants de magie rouge. Parmi cette rare élite, il y avait une jeune fille, une petite brune de noble lignée, appartenant à la maison de Gryffondor, Ombellyne MacKenzie. Depuis quelques années déjà, Kendrick l’aidait à développer son art, sans rien demander en retour. Non pas que ce lui soit désavantageux, loin de là, c’est toujours une bonne chose d’être dans les bonnes grâces d’une fille de bonne lignée, surtout quand son esprit était parfaitement accessible au legimens qu’il était. Mais contrairement à tant d’autres, elle n’était pas un pion qu’il avait approché avec un dessein précis. Il avait seulement compris l’intérêt de la jeune fille pour la magie rouge, et s’y reconnaissant, lui avait généreusement proposé de l’initier.

Depuis, elle venait régulièrement le rejoindre, selon leurs disponibilités communes, dans l’atelier, qui consistait simplement en une table pouvant accueillir une demi-douzaine de personne, avec des sièges confortables, une cheminée qui pouvait être utilisée pour y faire chauffer le chaudron à potions, posé tout prêt, des étagères où divers livres sur la magie rouge se trouvaient, les volumes changeant à mesure qu’il les empruntait et les rendait à la bibliothèque et un grand miroir de plein pied, installé à côté de l’unique fenêtre. L’entrée quant à elle, en plus d’être cachée derrière une tapisserie représentant une femme entourée de soupirants en plein pique-nique dans une clairière, était en prime verrouillée par un mot de passe, que Kendrick changeait régulièrement. En ce moment le mot de passe était « Eglé », du nom de l’une des Hespérides, gardiennes antiques des pommes d’or, dont le prénom signifiait « la brillante ». Un petit clin d’œil à la devise des MacKenzie, qu’il espérait, plairait à Belle. Il le lui avait fait savoir un peu plus tôt dans la semaine, quand il l’avait croisée dans un couloir, et qu’il s’était donné rendez-vous pour le jour même. Un engagement qu’elle tint puisqu’elle finit par entrer dans la piéce, bien éclairée en cette fin d’après-midi. Un sourire naturel vint orner les lèvres de Kendrick alors qu’il salua la brune : « Bonsoir Belle. Vous êtes ravissante, comme d’habitude. J’espère que vous passez une bonne semaine. ».