Mens sana in corpore sano Comme chaque matin, Aegon se lève en même temps que le soleil et file directement dans la forêt, seul véritable endroit où il se sent bien. Loin de tout le monde et du bruit incessant de la ville, il aime profiter de ce que la nature lui offre. Même s'il aime également sa fonction de professeur dans la prestigieuse école Poudlard, il ressent toujours le besoin de s'exiler de ses semblables. Est-ce par manque d'interêt ? Surement. Il ne tient pas grand monde en estime aussi, il préfère ne pas se forcer. Son lit était étonnement vide cette nuit, il n'avait pas la tête à courir la demoiselle. Après avoir grignoté un bout de pain presque dur, il enfile une tenue légère, qui ne le gêne pas dans ses mouvements car il va s'entrainer.
Il attrape son bâton, qu'il utilise en guise de stick et commence à se diriger dans les bois encore endormis. Il aime particulièrement ce moment, quand la forêt dort encore et cache bien des secrets. Il hume à plein poumons cette délicate odeur de pin frais et de rosée fraîche. Il active ensuite un peu le pas pour commencer son entraînement et arrive finalement à son lieu de prédilection : une clairière partiellement ombragée. Le soleil rasant du matin se lève au loin, lui offrant une vue imprenable sur la forêt qui s'étend à perte de vue. Il se place presque au centre et commence à s'échauffer en faisant tourner son bâton autour de lui avec les deux mains, puis trottine sur place et termine par poser son bâton et courir plus rapidement sur une ligne imaginaire.
Petit à petit, le soleil se lève et révèle maintenant les chemins cachés à travers les arbres. Alors qu'Aegon continue son entraînement, il jugerai avoir entendu un craquement dans les bois, pas si loin en plus. Il se retourne vers l'endroit qui semble l'appeler, attend quelques instants. Rien ne se passe. Il reprend alors son entraînement en attrapant son épée pour améliorer ses enchaînement. Mais il n'est pas serein, il est persuadé que quelqu'un est là, quelque part et que cette personne l'observe.
Je reprenais lentement ma forme humaine avec un frisson. Par tous les dieux… Que quitter mes poils et mes muscles était une torture. J’aimais tellement être une louve… En particulier quand j’avais le droit de prendre ma forme de louve hors des cages d’Ernesto. Forcément… Puisque ma meute avait disparu, elle avait décidé de me laisser sortir. Histoire de me faire du bien. J’avais passé une longue partie de la nuit à hurler à la lune en suppliant le vent de porter mon chant à des amis, à d’autres loups. Je pris appuie sur mes paumes pour me redresser lentement. Je passais une main dans mes cheveux et m’essuyer la bouche. J’avais encore le goût du sang de biche dans la bouche. En même temps son cadavre dévoré était à moins de trois mètres de moi.
Je soupirais et me passais une maint dans mes cheveux. Je me traînais maladroitement jusqu’à la rivière pour boire longuement et me lavais un peu. La viande et l’eau. La nourriture du loup. Je finit de me nettoyer avant de m’habiller, pour une fois j’avais ôté mes vêtements avant de me transformer. Ça changeait. Je me drapais dans ma cape avant de m’arrêter. Je sentais une odeur inconnue… Aussi discrète que le loup, je m’avançais à pas de loup… pour une louve c’était logique, comme une louve solitaire entre les arbres pour voir un homme s’avancer. Lui aussi était un loup solitaire ? Je le suivis en silence dans les bois. Il s’entraînait ? Un bâton ? Comme ma mère et le bâton ferré. Je restais blottie dans l’étreinte des bois pour l’observer se battre et manier ses armes. Je le suivais pas à pas, sans bruit. Ou presque, la branche craqua malgré mon poids d’humaine et non de loup. Il s’arrêta et je l’observais. Je reniflais doucement son odeur. Bien… pourquoi pas sortir. Je sortis très lentement des fourrêts en levant les mains pour lui montrer que je n’avais pas d’arme.
« Bien le bonjour, je vous salue Ser. Je m’appelle… Flore. Je vous observais vous entraîner, je vous trouve impressionnant »
J’avais hésité sur quel nom à donner et j’avais donné Flore, j’ignorais qui il était.
Mens sana in corpore sano Son instinct ne l'avait donc pas trompé. Il avait bien entendu un craquement et se doutait que ce n'était un soldat armé jusqu'au dents qui allait en sortir. Il aperçu une silhouette frêle se découper des bois. Il plisse les yeux pour mieux distinguer le visage de l'inconnue qui s'avance vers lui. Il baisse alors de suite son bâton afin de ne pas effrayer la jeune femme. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle n'a pas l'air perdue ou apeurée. Alors qu'en temps normal, une jeune femme seule ne se promène pas dans les bois aussi tôt. Toutes ces questions assaillent le brun qui ne sait pas trop quoi penser de tout cela. Est-ce qu'elle l'espionnait ? Il ne pense pas. Mais il préfère se méfier.
La blonde avance lentement, les mains en l'air afin de montrer qu'elle n'est pas armée. Le professeur pose alors sont bâton pour lui indiquer qu'il ne lui fera pas de mal non plus. Mais Aegon se souvient, pendant ses voyages, que même l'apparence la plus inoffensive peut cacher une créature des ténèbres. Il ne le lâche pas des yeux afin de parer à toute éventualité. Puis finalement, lorsqu'elle est a bonne distance, elle prend la parole, se présentant le plus naturellement possible. Surpris mais poli, le brun répond. « Bonjour jeune demoiselle, je suis Aegon. Merci pour vos compliments... Mais puis-je vous demander ce que fait une jeune femme aussi tôt dehors ? Et seule surtout, n'avez-vous pas peur de croiser des animaux féroces ou des gens mal intentionnés ? »
Il ne voulait pas l'offenser, loin de là mais depuis qu'il est professeur à Poudlard, il doit bien avouer qu'il s'est pris - légèrement - d'affection pour ses élèves et Flore pourrait tout à fait en être une. Naturellement, il ne voudrait pas qu'il lui arrive quelque chose, elle a l'air plutôt gentille.
Je sentais la tension de l’homme par son odeur. Tension, attention, mais… pas agressif. Je reniflais son odeur pour m’assurer que tout irait bien. Pour l’instant, c’était bien. Enfin bien… Acceptable. Je ne risquais que peu de chose pour l’instant. Il était surpris, je lui souris tranquillement, comme-ci tout allait bien, et glissais une mèche de cheveux derrière mon oreille. Ce que je faisais ici ? Je chassais et je profitais des bois… C’était peut-être un peu trop… stupide. Puis des gens malintentionnés ? Hin, hin, hin des bêtes. J’étais la bête la plus dangereuse à des lieux à la ronde sans aucun doute. Je secouais la tête.
« Oh, une promenade matinale, rien de bien incroyable. Et… au niveau des bêtes, je n’en ai croisé aucune, quant aux personnes… à part vous je n’ai croisé personne. »
Je haussais les épaules et glissais à nouveau une mèche derrière mon oreille. Je m’avançais d’un pas vers lui en l’observant avec attention.
« Mais si vous avez peur qu’il m’arrive quelque chose : est-ce que vous pourriez m’entraîner un peu ? S’il vous plaît. »
que je puisse en coller une ou deux à Ernesto la prochaine fois.
Mens sana in corpore sano L'aplomb de cette jeune femme le surprend. Mais il comprend, après tout, pourquoi n'aurait-elle pas le droit de se promener de bon matin comme lui aime le faire ? Il acquiesce et se détend. La blonde semble réceptive au relâchement de son corps aussi... Ce qui intrigue d'autant plus le professeur mais il ne la questionnera pas dessus. Elle replace une mèche de cheveux derrière son oreille, et Aegon semble apercevoir comme une griffure ou une cicatrice. Mais à nouveau, il ne fera pas l'affront de demander à cette jeune femme de quoi il en retourne, cela ne le regarde pas. Elle lui répond qu'elle n'a croisé personne ni aucun animaux, ce qui est un peu étrange vu qu'ils se trouvent au plein milieu de la forêt mais là encore, Aegon voit peut-être des étrangetés où il ne devrait pas ? Qui sait !
La jeune Flore s'avance vers le brun et se permet une requête des plus étranges : l'entraîner. Surpris, Aegon pose son regard sur elle, la toisant un peu malgré lui mais plus rien ne l'étonne dans ce monde ! Il sourit et répond. « Mais avec plaisir, j'aime avoir des élèves qui s'intéressent à ce que je fais ! Connaissez-vous un les principes de base ? Comme le placement de votre corps ainsi que l'équilibre ? »
Aegon aime son rôle de professeur, autant à Poudlard qu'en dehors. Il aime enseigner, transmettre, même s'il a encore un peu de mal à être sociable. Ce qu'il recherche, c'est surtout l'échange entre les personnes. Il est persuadé que chacun a quelque chose à transmettre et à apprendre.
Je restais neutre devant son regard un peu supérieur. Ça va hein ! Je savais que j’avais la carrure d’un chaton malade… Mais quand même ! Il ne m’avait jamais vu sous ma forme de louve. Et c’était peut-être tant mieux… Je me savais terrifiante sous cette forme, terrifiante et puissante. Mais sous ma forme humaine… Avant que je ne puisse convaincre quelqu’un que j’étais dangereuse… Il allait se passer quelques siècles. J’étais trop mince, trop fragile… pour que quiconque me craigne. Sauf si on savait que je pouvais prendre la forme d’une louve bien trop puissante pour le bien de ce monde. Je restais silencieuse en fouillant dans mes souvenirs avant de secouer la tête.
« J’ai bien vu ma mère s’entraîner avec un bâton ferré, mais cela remonte à plus de dix ans. Et mes cousins usent des glaives ou des poignards. Cependant je n’ai jamais eu l’opportunité de m’entraîner. Je crains de n’être qu’une novice. »
Tout ce qu’il y avait de plus novice. N’en déplaise à Ernesto. Le jour où j’allais pouvoir lui briser la mâchoire à coup de bâton… J’allais m’amuser comme une petite folle. Quoi que… une petite chasse avec ma meute, en pleine lui, avec Ernesto désarmé… Mmh… Tellement agréable et satisfaisant à imaginer. Je restais attentive à l’odeur de l’homme en face de moi, mais aussi aux battements de son cœur. L’avantage d’être une louve : on avait des sens trop aïguisés pour la moyenne et apprendre beaucoup de choses.
Mens sana in corpore sano Comme il s'en doutait, la jeune jouvencelle n'a aucune base en combat, ce qui en soi, n'étonne pas le Duc. Mais il sent qu'au fond d'elle, Flore est une dure, une impétueuse guerrière, qui ne cherche qu'à apprendre à mieux se maîtriser. Et pour cela, il l'admire. Il aime avoir des élèves avec une aussi grande détermination. Rien à voir avec les sorciers qui ont l'impression d'être venus au monde avec tout le savoir et l'argent nécessaire, cette jactance qu'il a du mal à supporter.
Flore partage avec lui les quelques souvenirs qu'elle a de son rapport au combat, qui se limite bien qu'a de l'observation. Aegon sourit et lui propose de se placer en face d'elle. « Très bien Flore, nous allons donc commencer avec la chose la plus importante au combat : l'équilibre. S'il y a bien une chose sur laquelle tu dois te concentrer, c'est cela. » Aegon ferme les yeux, ancre son corps au sol, inspire et expire de plus en plus lentement afin de bien prendre conscience de tout son corps tout juste réveillé. « Pour commencer, concentre-toi sur ton corps. Essaye de prendre conscience de chaque partie, de bien sentir ton sang irriguer tes muscles. Tu peux fermer les yeux si c'est plus facile. » En même temps qu'il parle, il recommence lui-même l'exercice, quoi de mieux que de montrer l'exemple après tout ! Il sent la jeune femme se détendre, même si c'est vraiment léger. Il la félicite et reprends une grande inspiration. « Parfait, tu as l'air de bien maîtriser ton corps et ta respiration, c'est très bien ! »
Le silence plane autour d'eux, comme si le temps s'était arrêté. Mais avec tous ces efforts et ses émotions de si bon matin, Aegon commence à avoir faim. Heureusement, il a pris quelques fruits avec lui et il invite Flore à se poser un petit moment. Il n'est pas question de ripailler, mais simplement de profiter de ce que leur offre la nature. Le professeur en propose à Flore avant de poser la question délicate. « Dis-moi Flore, pourquoi cherches-tu à vouloir te battre ? »
J’écoutais avec attention l’homme sans rien dire. Au moins il ne se moquait pas de moi et de mon désir de me battre. C’était autre chose qui me motivait, c’était la haine. Si j’étais restée dans ma meute, j’aurais appris à me battre pour me défendre. Bien que nous soyons officiellement guérisseurs, il valait mieux savoir se battre aussi bien par la magie que par le corps dans ce monde. J’écoutais avec attention les conseils d’Aegon et eut un petit sourire. Sentir son sang… Pour une manipulatrice du sang rien de bien difficile. Quant à la respiration, j’étais une adepte de la méditation. Comme quoi, une magicienne du sang et de l’air faisait une bonne guerrière. Voilà qui était particulièrement cocasse. Je fermais les yeux et respirais profondément, presque en me plongeant dans une transe méditatoire. Je ressentais les courants magiques… C’était juste incroyable. J’adorais cette sensation. Ce fut lui qui arrêta cette transe.
Je m’assis à même le sol et refusais les fruits secs. J’avais encore de la viande dans l’estomac. La viande que j’avais arrachée sous ma forme de louve. C’était autre chose, bien plus savoureux. Enfin… pour une louve. J’avais entièrement dévoré une biche. Quand je le pouvais sous ma forme de Louve je m’empiffrais. Il fallait bien aider mon corps à se soigner. Je restais silencieuse et observais l’homme quand il me parla. Pourquoi ? J’observais la forêt en silence un instant.
« Pour me défendre. Tout simplement. Je sais soigner, me soigner, soigner les autres, taire la douleur… Mais les soigneurs sont toujours les premières victimes, non ? »
Je mentais. Bien, extrêmement bien, mais ça il ne le savait pas.
Mens sana in corpore sano Il est vrai que chaque sorcier est doté d'un sens plus poussé en ce qui concerne les énergies ou même son propre corps. Etre capable de magie requiert de la sagesse mais également de la concentration. Toutes les magies ne sont pas égales et ne consomment pas toutes la même dose d'énergie et Aegon le sait bien. Lui qui pratique la magie du sang, en plus de la magie élémentaire. Et il doit se l'avouer, la jeune Flore fait preuve d'une incroyable justesse lorsqu'il s'agit de maîtriser son corps. Le brun admire la jeune femme pour cela et n'essaye pas de tirer des conclusions de tout cela, mais laisse simplement les choses venir à lui.
La réponse de la jeune Flore ne le surprend pas. Il est vrai que les guérisseurs, aussi utiles soient-ils, sont souvent les premières victimes. Il acquiesce en silence avant de répondre : « Tu as raison Flore, vous êtes bien souvent la cible de bien des convoitises. Mais j'ai du mal à croire que tu ne saches pas te défendre seule, tu étais bien dans la forêt alors qu'il faisait encore nuit... Et tu te maîtrises vraiment très bien...» Le doute est semé dans l'esprit d'Aegon, est-ce que cette jeune Flore pratique la magie du sang ? Cela expliquerait bien des choses et du coup, leur petite séance improvisée pourrait devenir encore plus intéressante car le brun maîtrise lui aussi, la magie du sang. Et cela fait bien longtemps qu'il ne l'a pas pratiqué avec d'autres sorciers.
J’eus un sourire amusé et observais à nouveau la forêt devant moi. Je lui disais ? Oui. J’allais lui dire. Je tendis la main, paume vers le ciel, et le vent trancha ma chair sans aucune difficulté. Le sang coula… remonta comme-ci le temps lui-même remontais, rentra dans la plaie et la referma, comme-ci la plaie n’avait pas existé. Je souris plus largement.
« J’ai passé quelques années à vivre dans la forêt, je maîtrise la magie du vent et du sang… Alors… aller et venir dans une forêt de jour ou de nuit… C’est… comme rentrer à la maison pour moi. »
Je lui souris et haussais les épaules en glissant à nouveau une mèche derrière mon oreille. J’eus un sourire amusé.
« Donc… sentir le sang dans ses veines, respirer, sentir la magie autour de soit… Je maîtrise… u peu ! »
Je caressais le sol de la forêt et m’appuyais contre un arbre. Puis… Moi la forêt de nuit… Je rentrais dans ma peau de louve. Enfin, nuit de pleine lune. La forêt et moi c’était une histoire d’amour. Je l’observais à nouveau prête à déployer un bouclier pour me proteger s’il faisait le moindre signe agressif.
Mens sana in corpore sano Le délicat sourire de la jeune Flore ne laissait plus place au doute, il y a bien quelque chose sous cet air angélique et Aegon espérait très fortement qu'elle lui partagerait son secret. Il ne dit plus rien, pour laisser la blonde avec elle-même quelques instants. Elle semblait hésiter puis finalement, elle s'est décidée. Sa paume ouverte vers le ciel, le vent s'est engouffré dans les arbres, remuant avec force les feuilles. Lorsque la brise est arrivée jusqu'à eux, elle a tranché la chaire de la jeune enfant et le sang s'est alors mis à couler. Impatient de découvrir la suite, le brun ne bougea pas. Il observa Flore en pleine transe, ses yeux ambitieux s'ouvrant encore davantage. Le sang coule mais il ne s'inquiète pas. Quelques secondes plus tard, le liquide vital rouge remonte dans ses veines et sa plaie se referme. Elle maîtrise bien la magie du sang. « Très belle démonstration Flore ! »
Le professeur en lui ne pouvait qu'admirer cette maîtrise. Elle lui confie ensuite qu'elle maîtrise aussi la magie du vent, ce qu'il applaudit doucement. Surement contente de partager ce secret avec quelqu'un, Flore sourit et c'est bien la plus belle chose qu'elle puisse porter. Elle qui semblait si fragile n'est finalement qu'une sorcière aux grands pouvoirs ! Mais ce n'était pas là son seul secret et Aegon allait assister à une nouvelle révélation. Il regarde la jeune enfant se transformer. Il reste sans voix, à nouveau. Une magnifique louve se dessine sous ses yeux. Sa transformation est superbe, maîtrisée et rapide. « Superbe Flore, tu es très douée, vraiment ! Je comprends mieux ta propre maîtrise pour le coup ! » Aegon est sincère, il sait reconnaître le talent des sorciers lorsqu'il le voit et Flore est exceptionnelle, c'est certain. Une aussi belle maîtrise à son âge, c'est soit une très bonne éducation, soit tout autre chose. Le brun espère que ce soit une bonne éducation mais il a comme un doute. Il ne questionne pas la louve pour autant. « Je serai ravi d'être ton professeur pour apprendre à te défendre alors et peut-être pourront même travailler sur la magie du sang, qu'en dis-tu ? »
Je riais amusée de son air étonné et son admiration. Je repris ma forme humaine en prenant une profonde inspiration. Cela me coûtait énormément de magie et je ne pouvais pas la maintenir trop longtemps. Je pouvais encore puisque je sentais l’influence de la pleine lune. Je récupérais juste de quoi me couvrir un peu et je souris à sa remarque. J’étais fière d’être une louve, vraiment. Je glissais une mèche derrière mon oreille.
« La magie du sang permet une véritable maîtrise du loup. Même si je ne peux pas faire ça tout le temps. C’était la pleine lune, alors c’est plus facile pour moi. »
S’entraîner à la magie du sang ? Pourquoi pas. Je restais silencieuse un instant avant de hocher la tête avec un petit sourire. S’entraîner avec lui… Je ne savais pas trop si je pourrais venir en permanence. Irène voulait, pardon m’obligeait, à rentrer au palais. Je répondis doucement :
« Je ne sais pas si je pourrais venir en permanence… C’est compliqué pour moi de sortir… Mais pourquoi pas… Je suis au château, à la cours, ou parfois à Poudlard, ma sœur y est professeur… Mais… je suis surveillée »
Je me raclais la gorge, mal à l’aise. J’observais la forêt avec un sourire puis l’homme.
« Vous maîtrisez la magie du sang ? Vous savez faire quoi ? »
Mens sana in corpore sano En tant que professeur, Aegon serait plus que ravi d'enseigner à une si brillante jeune demoiselle. On enseigne pas la magie du sang à l'école, car c'est une forme de magie plutôt compliquée à maîtriser et qui peut surtout devenir très dangereuse si on la pratique mal. Il regarde Flore reprendre forme humaine et cela lui parait si simple, alors qu'il sait bien que ce genre de transformation, surtout en plein jour, n'est pas si évident à maîtriser. Il lui sourit largement et hoche la tête en guise de félicitations. La délicate jeune Flore hésite un moment avant de répondre à sa proposition. Aegon sent qu'elle a envie d'apprendre et c'est pour lui, la plus belle des motivations !
Elle lui confie ensuite que c'est compliqué pour elle de sortir mais le professeur ne veut pas que leurs entraînements lui causent de soucis. « Je comprends Flore, tu es encore bien jeune et il est normal que tu ne puisses sortir seule à ta guise. Je travaille à Poudlard, nous pourrons nous retrouver là bas quand nous aurons tous les deux le temps si cela te dit ? » Le brun s'arrête un moment pour se rappeler la phrase que Flore vient de dire. « Ta sœur travaille à Poudlard ? Je dois surement la connaitre alors ! » Le visage de l'enfant se crispe légèrement et Aegon comprend que c'est vraiment compliqué. Il lui sourit avant de reprendre. « Nous ferrons au mieux, ne t'en fais pas. »
Le brun aimerait que tous ses élèves soient comme Flore avec cette même soif d'apprendre et cette curiosité, mais que voulez-vous, ils sont loin d'être tous comme elle. Lorsqu'elle lui demande ce qu'il sait faire avec la magie du sang, son visage s'illumine. Il ne dit rien et se concentre en fermant les yeux. Un ours sort alors de la forêt en grognant puis s'adoucie aussi rapidement. La bête s'approche d'eux avant de s'étendre par terre et se vider de son sang. Aegon attend jusqu'au dernier moment avant de finalement rappeler le sang et redonner vie à l'ours devant eux. Il libère finalement la bête de son contrôle une fois qu'elle trop loin pour pouvoir les retrouver. « Avec la magie du sang, tu peux te contrôler toi et ton loup, mais tu peux aussi contrôler les autres. Et c'est bien pour cela que cette magie n'est pas enseignée à Poudlard.»
Jeune… Non c’était surtout que ni Irène ni son père ni Ernesto ne voulaient que je me fasse la malle pour retourner définitivement chez moi. Une fois disparue, je ne reviendrais pas. Mais autant le laisser croire que j’étais trop jeune. Même si je me sentais déjà bine vieille… Sûrement à cause des traitements d’Ernesto… Mais c’était une autre histoire. Va pour se retrouver à Poudlard, je hochais la tête sans rien rajouter. Je viendrais quand je pouvais… Et si Ernesto me laissait échapper à ses griffes un peu. Je haussais les épaules.
« Oui, professeur de malédiction et de médicomagie, Irène de Cebriàn. »
Béni soit son nom. Ironie mon amie tout ça. Nous ferrons au mieux… Le mieux serait que je puisse trancher la gorge d’Ernesto, niveau liberté de mouvement ça serait au top sans aucun doute. J’observais l’ours venir en penchant la tête sur le côté. Je souris en comprenant. Magie du sang… D’accord. J’eus un large sourire en comprenant ce qu’il avait fait. Je hochais la tête.
« Chez moi, tout le monde la possède. Enfin… Dans ma meute tout le monde maîtrise la magie du sang… On nous apprend qu’avoir un loup en soi, c’est comme avoir un second cœur. Il faut juste l’entendre battre, contrôler ses mouvements, l’aligner sur le sien pour dominer le loup… J’ai déjà utilisé mon sang pour blesser directement quelqu’un. Une goûte. Je lui avais déchiré tout le muscle de la jambe. Mais comme je ne pense qu’à guérir ou maîtriser le loup… je pense rarement à contrôler d’autres en fait. Mais en même temps… Je ne peux pas trop révéler que je maîtrise la magie du sang. Ma magie du vent est déjà assez… violente pour eux. »
Être capable d’ôter tout air d’un endroit pour relâcher ensuite brusquement la pression… Ça c’était amusant. Mais autre chose à faire. Je verrais si je lui montrais. J’observais la forêt avec attention, ressentant les courants magiques. C’était tellement agréable de se sentir si libre…Combien de temps encore à résister à l’imperium.
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