Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Un silence de mort régnait à l’intérieur de la tandis que l’on mettait en terre le corps du bien-aimé Lord Dumbledore Arthur. Le regard de la rousse ne bougeait pas du centre de la clairière. Seul le bruit de la pluie qui martelait les murs magiques de protection restait audible, comme pour rappeler aux vivants que le temps ne s’était point arrêté. Hélas, cet effort semblait vain. Tout le duché avait conscience que cet homme à l’extraordinaire longévité s’était éteint aujourd’hui et souffrait de la conscience d’avoir perdu un rand homme. Chacun ressassait son image et son souvenir du Lord mais certains regards se tournaient déjà vers le nouveau duc dont le regard ne frémissait pas. Déterminé, comme celui de son père, il n’avait le sourire mutin qui rendait le défunt Lord si agréable et aimé de ses sujets.
Artémis se tenait droite dans sa robe de soie noire, digne malgré ses quatre ans, sachant que rien ne devait bouger. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait de si important que cela dans ce qui était simplement son grand-père. Peu à peu, la clairière dans laquelle tous les Dumbledore étaient enterrés se vida pour qu’il ne reste que son père et ses enfants. «
Mes enfants, votre grand-père est mort aujourd’hui pour sauver des non-sorciers et nous nous devons de continuer son œuvre. » Un sourire de son père la fit se jeter dans les bras de son frère dans le silence de la forêt à regard son visage vieillissant en se disant qu’elle voulait rendre son père fier. Dans un dernier instant, le cri de détresse du phénix de son grand-père se fit entendre, une lamentation plus belle que l’on ne l’aurait jamais imaginé.
Artémis regarda autour «
Père, pourquoi tous les Dumbledore ont des phénix ? » Seul le clapotis de la pluie lui répondit pendant longtemps, ses yeux n’osaient même pas se lever vers son père. Elle n’aurait pas dû mais rien n’avait jamais transparu de la raison de la vie de ses compagnons qui enflammait sans cesse le château. Sans non plus glissait un œil vers l’enfant, sa voix se perdait comme un murmure dans la forêt ce qui forçait sa fille à tendre l’oreille. «
Ton arrière-grand père était parti en expédition sur l’île où les Dragons sont entraînés afin de devenir un dragonnier mais lors de l’expédition seul près des volcans de Barra, il a trouvé une famille de phénix qui allait mourir. Tu sais comme ils sont rares, il a alors sauvé la vie de l’un d’eux et perdu son œil dans la volonté de sauver les autres. Au fur et à mesure, un lien indissociable se créa entre le phénix et ton grand-père, aujourd’hui chaque enfant Dumbledore voit un phénix suivre le cœur pur et l’abnégation. Mais dans le sens contraire, ils nous abandonnent si nous trahissons notre faculté de sauver tout ce qui peut l’être. » Sans trop savoir pourquoi, Artémis laissa tomber une larme.
Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord,
Et, charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort !
La main ne tremblait pas en ajoutant la poudre de basilic dans la mixture qui devient verte sous ses yeux alors que la voix lente de son père perçait les fumées toxiques «
Certaines personnes sont faibles mais bien plus que d’abandon elles ont besoin de protection sans quoi elle ne pourrait vivre, il faut se sacrifier pour elles. C’est pour cela que nous nous battons, c’est pour cela que nous tuons, c’est pour cela que nous mourrons. » La main caressa ses cheveux, une proximité exceptionnelle mais presque inhospitalière qui la fut frissonner «
Nous devons tout accepter, même accepter d’avoir du sang sur les mains, même de trahir et de mentir si c’est pour sauver des vies parce que nous devrons faire jeux égaux. » Concentrée, Artemis laissa tomber quelques yeux de strangulots dans la potion pour la finaliser avant de touiller de la droit vers la gauche en faisant trois fois le tour du chaudron qu’elle avait. «
Oui père. »
La rousse laissait son regard perdu dans le chaudron en se demandant comment son père pouvait vouloir tant de bien au monde tout en étant si dur et exigeant avec ses enfants et manipulateur avec le dit monde. C’était une question qui parfois la prenait quand ses pas faisaient craquer des brindilles et de feuilles mortes dans la forêt, en solitaire. Ce n’est pas qu’elle n’aimait pas les gens c’est simplement que se concentrer et c’est ce qui lui plaisait dans la magie, encore plus dans les potions et dans la forêt. Cette impression de n’avoir soudain aucun devoir. «
Bien ma fille. »
Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne,
Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues.
La pointe de l’épée détourna celle de son adversaire pour se rapprocher soudainement de lui sans oser sortir le poignard accroché à son bras parce que cela n’était pas dans les règles. Et qu’il fallait être aussi haut que l’honneur, aussi loin que lui et ne pas tricher. Elle ne comprenait pas cette volonté de son père de la forcer à agir honorablement pour après lui enseigner l’art subtil du poison. Cela ne faisait pas de sens.
Mais Artémis Dumbledore continuait avec ardeur malgré tout comme sur les épreuves pour entrer à l’armée qu’on lui avait toute imposée. Dans le silence, elle avait fait l’épreuve d’endurance dans le silence, pensant fort au chant du phénix de l’enterrement de son grand-père. Ils la fascinaient et elle voulait avoir le cœur suffisamment empli de bravoure pour qu’un phénix éclose pour elle. Sans qu’elle ne réussisse à arriver première Puis elle avait insisté pour qu’on l’autorise à réaliser les autres entraînements et c’est à l’instinct qu’elle avait vaincu lors de l’épreuve d’aveuglement.
C’est bien l’épreuve de solitude qu’elle voulait absolument faire et qu’elle a réussit haut la main avant de retourner près de ses volcans à sauver des créatures, se battre sans cesse contre le monde entier pour sauver ce qui devait être sauver. Jusqu’au jour où un phénix a éclot pour Artémis qu’elle a nommé Apollon. «
Tu sais, je ne deviendrais dragonnier malgré la proposition, tu es et tu seras à jamais mon seul compagnon. »
Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure